
Vivre ou se laisser mourir

Les Bleus, à l'image de Mickaël Gelabale devront retrouver leur union pour espérer battre les Turcs - -
Le Sinan Erdem Dom d’Istanbul, ses 15 500 places assises et son public local chauffé à blanc. Voilà un aperçu de l’enfer promis à l’équipe de France, ce soir, face à la Turquie. « Les Bleus n’ont que 5 % de chances de gagner, affirme l’ancien meneur de jeu tricolore Jacques Monclar. Si, à cinq minutes de la fin, on tient un écart de cinq à dix points et si on défend bien, la salle peut alors se retourner contre les Turcs. Souffrir pendant trente-cinq minutes pour en vivre cinq de bonheur, ce serait un programme magnifique. »
Pour rendre ce scénario possible, les protégés de Vincent Collet devront, dixit Erman Kunter, le coach turc de Cholet, « contrôler le tempo du match » et ne pas hésiter à « attaquer la défense de zone adverse. » Il ne faudra pas, non plus, « perdre les pédales », comme lors de la déroute néo-zélandaise (82-70). Face aux Tall Blacks, les Bleus s’étaient désunis. Certains, à l’image de Mickaël Gelabale, avaient stigmatisé le manque d’engagement de leurs partenaires. Vendredi soir, staff et joueurs ont crevé l’abcès. « Il y a eu des explications, a confirmé Vincent Collet. J’ai de nouveau demandé aux joueurs de faire preuve d’une solidarité totale. C’était nécessaire. »
Le souvenir de Novi Sad
Complètement à côté de ses pompes jeudi dernier, Ali Traoré s’est vu réconforté à l’entraînement par Alain Koffi. Le groupe France semble de nouveau soudé. Mais il lui faudra plus qu’un bel état d’esprit pour arracher un billet en quarts de finale. Les Bleus devront renouer avec l’efficacité. « On a signé deux quarts-temps à six points et à cinq points lors de nos deux derniers matches, pointe du doigt Jacques Monclar. Si ça arrive demain (aujourd’hui), face à la meilleure défense du tournoi, ça sera compliqué. On aura besoin de tous nos meilleurs joueurs à 100 % au même moment. »
Il faudra également limiter l’influence d’Ersan Ilyasova, l’ailier-fort de Milwaukee et principale arme offensive du groupe de Bogdan Tanjevic. Le menu s’annonce copieux. Mais pas insurmontable. Lors de l’Euro 2005, la France avait déjà déjoué les pronostics en dominant la Serbie… en Serbie (74-71) dans la petite salle de Novi Sad. Certes, à l’époque, ce n’était pas un huitième de finale mais un match de barrage pour les quarts de finale. Il n’empêche, ce fait d’armes reste l’un des plus grands de l’histoire du basket français. Nul doute qu’il habitera les esprits tricolores dans les heures à venir. La suite de l’aventure est à ce prix.