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Une leçon d’espagnol…

Pau Gasol et l'Espagne ont fait mordre la poussière aux Français de Ronny Turiaf, jeudi en quart de finale de l'Euro.

Pau Gasol et l'Espagne ont fait mordre la poussière aux Français de Ronny Turiaf, jeudi en quart de finale de l'Euro. - -

Le champion du monde s’est réveillé contre la France (86-66). Les partenaires de Pau Gasol ont survolé leur quart de finale, envoyant les Bleus en match de classement, qualificatif pour le championnat du monde.

C’était pourtant le match à ne pas perdre. Celui qui devait ouvrir les portes des demi-finales à l’équipe de France et ainsi la qualifier directement pour le Mondial 2010. Invaincus avant ces quarts de finale, les Bleus se sont pris les pieds dans le tapis. En s’inclinant (86-66) jeudi sur le parquet de Spodek, les Français tirent définitivement un trait sur leurs espoirs de titre européen. Comme en 2007... en Espagne. Battus dans l’engagement dans le premier quart-temps, les hommes de Vincent Collet ont couru après le score pendant tout le match. 25-15 à la fin du premier quart-temps, puis 45-32 à la mi-temps. Le mal est fait.

Qualifiée pour son neuvième quart de rang, la meilleure équipe européenne de la décennie confirme son statut de championne du monde et vice-championne olympique. Bête blessée après un parcours chaotique, l’Espagne redresse la barre depuis trois rencontres et la démonstration de ce soir n’a fait que confirmer un état de fait : quand Pau Gasol, meilleur passeur et meilleur marqueur (28 points et 9 passes) livre une telle rencontre, l’équipe ibérique est injouable. Et si elle continue sur sa lancée, bien peu d’équipes pourront l’empêcher d’ajouter à son palmarès un titre qui la fuit malgré six finales continentales. Pourtant, le DTN du basket français restait sur sa faim à l’issue du match : « Ça fait deux jours qu’on se pose des questions sur l’Espagne et finalement, on les a mis sur un piédestal, regrette Jean-Pierre de Vincenzi. Ça a pesé sur le match et notamment sur Parker qui s’est renfermé sur lui. Nous avons joué avec complexes, sans nous livrer. »

Bien sûr, certains regretteront le dernier panier de Nando De Colo contre la Grèce, lors du dernier match de poule des Français. Un panier qui avait « offert » la victoire contre les Hellènes, mais précipité les Bleus dans la gueule des Espagnols. Mais si l’aventure se termine dès les quarts, c’est surtout parce que l’Espagne avait parfaitement préparé sa rencontre et étudié avec beaucoup d’attention les systèmes français. Notamment à l’intérieur où Parker (seulement 6 points, 1 rebond et 3 passes !) était attendu par les Gasol et Rubio. « Habituellement, on compense nos carences d’adresse par un surplus athlétique, continue Jean-Pierre de Vincenzi. Mais quand on tombe sur des joueurs adroits et forts comme Gasol, ça devient dur. Dans ce cas, nous n’avons pas de réponse à apporter. »

Championne d’Europe en 2000 chez les juniors, la bande à Parker n’en a pourtant pas terminé avec son Mondial. « C’est une malchance de tomber contre une équipe si forte et qui a si bien ciblé Parker, regrettait Jacques Monclar. On sait les erreurs qu’on a commises. Je persiste à croire que cette équipe va se qualifier. » Car si elle veut voir la Turquie en 2010, il faudra remporter l’un de ses deux derniers matchs de classement. Et après toutes les difficultés rencontrées en barrages, cette qualification n’était-elle pas l’objectif de cet Euro polonais ?

La rédaction - Pierrick Taisne (avec FG à Katowice)