Eurobasket – Batum: "On peut être la meilleure équipe de France de tous les temps"

A trois jours du début de l’Eurobasket, Nicolas Batum, l’ailier de l’équipe de France, affiche ses ambitions. Le joueur des Charlotte Hornets estime que les Bleus auront l’occasion de marquer l’histoire devant leur public.

Nicolas Batum, ce groupe France est décrit comme le meilleur de l’histoire…

Cette équipe peut être la meilleure de tous les temps. Oui, elle peut l’être. A nous de le prouver maintenant. On peut clairement être la meilleure équipe de France de tous les temps. On est champion d’Europe en titre, troisième au championnat du monde, vice-champion d’Europe il y a quatre ans. On enchaine les médailles. Je pense que si là on refait encore une médaille cette année, on peut se positionner, c’est sûr et certain. Parce que les talents réunis cette année, ça a été rarement fait dans le basket français. Avec tout le respect que j’ai pour les anciens.

Vous en parlez entre joueurs ?

Non, on ne se dit pas qu’on peut entrer dans l’histoire. Ça serait une énorme erreur de faire ça. On ne se prend pas vraiment la tête par rapport à ça. On oublie. On a fait des choses avant mais là on n’y pense pas. On doit se préparer, faire une compétition. Il y a plein d’autres équipes qui vont venir pour faire la même chose que nous et essayer de nous battre. On est à domicile. On va être dans la peau du chassé, chose qu’on n’était pas forcément auparavant. Ça va être une nouvelle approche. Ça peut être intéressant. A nous de bien gérer ça et on va le faire.

L’équipe de France a-t-elle changé de statut ces dernières années ?

Peut-être. On a peut-être changé de statut. On est passé dans la peau du chassé. On n’est plus le chasseur. On a réussi à éliminer l’Espagne deux ans de suite. Maintenant, l’Espagne va vouloir notre peau. On inverse les rôles en fait. L’Espagne va venir en France avec l’espoir de nous abattre, avec le même état d’esprit qu’on avait il y a deux ans. C’est ce qui va rendre encore plus belle cette compétition.

Ce statut change-t-il votre approche de la compétition ?

Il va falloir être encore plus sérieux, encore plus bagarreur et encore plus à fond qu’avant. Dans la concentration, les aptitudes à écouter ce que dit Vincent (Collet, le sélectionneur), la faculté à mettre en place les consignes. Ça ne va être que des gros matchs à chaque fois, dès le début. Ça va être des matchs énormes. A nous de répondre présent et de tout faire pour garder ce titre-là.

Que vous inspire le retour de Tony Parker, qui avait fait l’impasse sur le Mondial l’an passé ?

On ramène le meilleur joueur français de l’histoire du basket. C’est un gros plus. Et Nando (De Colo) pareil, il sort d’une énorme saison. Pour moi, c’est le MVP français de la saison 2014-2015. En deux ans, il a énormément progressé. Donc on rajoute beaucoup de talent qu’on n’avait pas l’année dernière. Mais ça peut être une erreur de croire qu’on est bien grâce à ça. A nous de ne pas être plus relax. On doit être encore plus concentré pour se mettre au niveau. Mais je ne m’inquiète pas pour ça.

Comment est Tony Parker au quotidien ?

C’est un gars comme nous. Il aime rigoler, faire le fou. Les gens ont l’image de cette star qu’il est. Mais ça reste un homme comme nous. De toute façon, il ne s’est jamais mis au-dessus de nous. Il a une grande humilité par rapport à ça. On sait très bien que c’est le boss, mais il ne joue jamais de son statut. C’est un winner. Ça commence à l’entraînement. Il parle tout le temps. De toute façon, on a les cadres parfaits pour réussir. On a Tony qui veut absolument gagner. Boris (Diaw) qui met tout en œuvre pour que le groupe vive bien et Flo (Piétrus) également. On a de la chance d’être bien encadrés.

Comment jugez-vous l’évolution de votre sélectionneur Vincent Collet ?

Moi, ça fait un peu plus de dix ans que je bosse avec lui. Il a évolué. C’est l’un des cadors des coaches en Europe. Pour moi, c’est clairement le meilleur coach de l’histoire du basket français. Tout ce qu’il touche se transforme en or. Il a une vraie régularité dans les performances. Il a réussi à instaurer une culture de la gagne et faire naître un groupe en équipe de France. Il a changé en dix ans. Il est beaucoup plus calme et serein qu’avant. Il a une analyse des choses assez impressionnante. C’est une encyclopédie du basket.

François Giuseppi