
EuroBasket: la France se fait barrer la route par l’Espagne
Il a manqué un quart-temps aux Bleus. Dix petites minutes pour remplir l’objectif qu’ils s’étaient fixé avant le début de cet EuroBasket : une finale et une qualification directe pour les Jeux Olympiques. Sous le regard des 26 922 spectateurs du stade Pierre-Mauroy de Lille (record d’Europe encore battu), l’équipe de France s’est inclinée ce jeudi soir face à son meilleur ennemi, l’Espagne (80-75), après prolongation.
« On sait que les France-Espagne ont toujours quelque chose d’exceptionnel », confiait Jean-Pierre Siutat sur RMC peu avant le match. Le président de la Fédération française de basket ne s’est pas trompé. On espérait juste une autre issue, une 3e victoire de suite contre ces Espagnols après l’Euro 2013 (demi-finale) et la Coupe du monde 2014 (quart de finale). Au terme d’un match haletant, qu’ils menaient encore de 9 points à 6’46 de la fin, les Bleus ont notamment failli sur la ligne lancers francs (10/17), à l’image des trois échecs de Nicolas Batum en fin de prolongation.
Et ils sont tombés sur un très gros os, Pau Gasol. Le pivot des Bulls, qui a certainement réalisé l’un des meilleurs matches d’un joueur dans un Euro, était au four et au moulin. Au shoot surtout : il a réussi l’immense performance d’inscrire 40 des 80 points de l’Espagne, devant un public médusé par la folle remontée de la Roja puis sa prise de pouvoir dans la prolongation. « L’Espagne, il ne fallait pas lui en promettre. Elle a fait le match qu’elle voulait autour d’un Pau Gasol d’une autre dimension, d’une classe et d’une efficacité impressionnantes », analyse Jacques Monclar, membre de la Dream Team RMC Sport.
Monclar : « Parker nous a tellement servi du caviar pendant des années »
Face à lui, Tony Parker (10 points, 4/17 aux tirs) a fait plutôt pale figure… Un mauvais match, marqué quand même par quelques sursauts de classe. « Il nous a tellement servi du caviar pendant des années, rappelle Jacques Monclar. Bien sûr qu’il n’a pas tout renversé comme d’habitude. C’est Pau Gasol qui l’a fait. Mais il faut raisonner en équipe. » Nicolas Batum (14 points à 3/14 aux tirs), même s’il a arraché la prolongation, et Boris Diaw (5 points à 2/7), par exemple, ont déjà apporté bien plus. On s’interrogera peut-être aussi sur l’absence de prise à deux sur Pau Gasol, quitte à laisser des positions de shoot aux autres Espagnols…
Il n’y aura donc pas de finale pour les Bleus. Pas de titre européen à défendre dimanche soir. Pas de qualification directe non plus pour les Jeux Olympiques, promise aux deux finalistes. Une aventure à Rio en 2016 qui devrait, en cas de qualification lors d’un tournoi préolympique, être la dernière virée tricolore de Parker, Diaw et Pietrus. Pour les Bleus, reste quand même une petite finale (dimanche, 14h) pour décrocher une quatrième médaille en cinq ans.