
Euro basket - France-Serbie : objectif or… et Rio !

Céline Dumerc sur les épaules d'Isabelle Yacoubou - AFP
Il y a deux ans, c’était à domicile. Une défaite en finale de l’Euro, 70-69 contre l’Espagne, qui avait laissé plus qu’un goût amer aux Bleues. Cette fois, ce sera à Budapest, en Hongrie. Et après avoir exorcisé les démons espagnols en demie (63-58), l’équipe de France féminine n’a plus qu’un but : ne pas rater deux fois de suite la dernière marche. Opposées en finale à une surprenante équipe de Serbie, en quête du premier titre continental d’un pays issu de l’ex-Yougoslavie, les Bleues font face à un défi multiple ce dimanche.
Aller chercher l’or, d’abord. Histoire d’oublier (un peu plus) 2013. De passer à autre chose via une grosse tranche de bonheur. « En 2013, on était à la maison et peut-être qu’on avait abordé cette finale en pensant que le plus dur était fait, rappelle Céline Dumerc, la capitaine. Cette année, c’est différent. La Serbie est une équipe très difficile à manœuvrer, embêtante, qui court partout, avec un cœur énorme. La clef sera d’avoir les nerfs solides. C’est leur première finale. Nous, on en a vécu plusieurs donc j’espère que l’expérience fera la différence. »
Ancienne internationale devenue consultante télé, Emmeline Ndongue fait aussi dans l’avertissement : « Il y a un énorme piège. La Serbie n’arrive pas en finale pour rien. Elle a tapé des gros et elle y a été avec le cœur. Il n’y a rien de pire qu’une équipe qui ne s’imaginait peut-être pas en finale et qui va jouer totalement libérée. Il faut faire très attention. Ça va se jouer en partie sur la maitrise des émotions. Plus la France restera calme, plus elle aura de chances de gagner contre une équipe euphorique qui n’aura rien à perdre. Elles vont prendre ce match très au sérieux. » Au bout du défi, un objectif pour l’histoire avec un troisième sacre – après 2001 et 2009 – qui ferait de la France la nation la plus titrée à l’Euro, à égalité avec la Russie (2003, 2007, 2011), depuis l’éclatement du bloc soviétique. Et un objectif olympique : accrocher un billet direct pour Rio en 2016.
Yacoubou : « Même si on s’aime beaucoup, trois mois et demi en stage, ce serait très long… »
Déjà assurées de prendre part au tournoi pré-olympique de qualification depuis leur victoire en quart, « l’objectif minimum » dixit Dumerc, les Bleues n’ont plus qu’à gagner la finale pour officialiser leur présence en Jeux. De quoi motiver. « C’est quelque part au fond de la tête », confirme Isabelle Yacoubou. Et la pétillante intérieure d’y aller de son trait d’humour pour expliquer l’avantage d’une qualification directe par rapport à un passage par la case TPO : « On veut cette médaille d’or. Déjà, c’est un titre européen et on n’a pas la chance d’en gagner tous les jours. Et puis ça veut dire ne pas passer trois mois et demi en stage l’an prochain. Même si on s’aime beaucoup, c’est très long… »
Montée en puissance tout au long de la compétition, notamment depuis les quarts, l’équipe de France s’avance en favorite de cette finale. Surtout avec une Sandrine Gruda aussi impériale à l’intérieur, secteur de jeu le moins favorable aux Serbes. « La France est une équipe qui fait très, très mal », juge Ndongue. « On a montré qu’on était là au moment où il le fallait, au moment et ça nous a donné de la confiance », appuie Dumerc. Mais la Serbie – dont le meilleur résultat à l’Euro est une quatrième place en 2013 – n’aura rien à perdre. Et la volonté de créer la sensation jusqu’au bout. Attention, les Bleues. La dernière marche ne sera pas facile à gravir.