RMC Sport

EuroBasket - Diaw: "On n’est pas encore les Rolling Stones"

Boris Diaw

Boris Diaw - AFP

Invité de l’Intégrale Sport sur RMC, Boris Diaw s’est monté enthousiaste à l’idée de débuter la préparation collective pour l’Euro 2015 en France (5 au 20 septembre). Le capitaine des Bleus ne se cache d’ailleurs pas et dévoile clairement son envie de conserver le titre acquis il y a deux ans.

Vous avez été accueillis par une centaine de journalistes ce mercredi à l’Insep. Qu’est-ce que ça fait d’être les Rolling Stones ?

(Rires). Non, on n’est pas encore les Rolling Stones. Mais ça fait plaisir de voir l’engouement qui est créé autour du basket français et de l’équipe nationale en ce moment. Pour nous, ça lance aussi la campagne.

Vous êtes tous au rendez-vous. Retrouve-t-on ses marques tout de suite ?

Ça fait quelques années que je me retrouve là. J’étais surtout pensionnaire de l’Insep il y a 15 ans. Ça m’apporte toujours un petit côté nostalgique de revenir ici.

N’est-ce pas un peu long un mois et demi de préparation ?

Non, ça va. Surtout que cette année, on a vraiment l’excitation d’y arriver. Plus on va s’approcher du début de la compétition, plus ça va nous sembler court.

On vous pose la question à chaque fois, mais mesurez-vous le chemin parcouru pour arriver jusque-là ?

Oui, on se repenche régulièrement sur le chemin que l’on a parcouru et sur les choses qui ont pu être faites. C’est vrai que les choses se sont construites petit à petit sur une décennie.

Qu’avez-vous fait depuis l’élimination des Spurs au premier tour des play-offs ?

J’en ai déjà profité pour me reposer car les saisons sont longues et se suivent. On n’a pas forcément l’occasion de se reposer, que ce soit physiquement ou mentalement. C’est très important. Et puis ensuite, tu prends une partie pour se maintenir en forme avant de réattaquer la campagne.

« Jouer à la maison est vraiment un plus pour nous »

Tony Parker estime que cette équipe de France 2015 est la plus forte de l’histoire. Etes-vous d’accord avec lui ?

Tony raconte n’importe quoi, c’est sûr (rires). Je ne suis pas trop partisan de comparer les générations. C’est la même chose avec le débat entre Michael Jordan et LeBron James. C’est difficile de comparer des équipes qui n’ont pas joué à la même époque. Donc, dire que c’est la meilleure équipe de tous les temps, c’est compliqué. Après, sur ces dernières années, c’est sûr que c’est une équipe avec un fort potentiel. Mais on juge les équipes une fois qu’elles ont fait des résultats.

Avec un titre de champion d’Europe en 2013 et un podium à la Coupe du monde en 2014, avez-vous conscience des attentes autour de l’équipe de France pour cet Euro à domicile ?

Oui. C’est pour ça que les choses ne sont pas encore finies. Il faut continuer à aller chercher tout ce qu’on peut aller chercher. On est bien conscient des attentes. On a d’ailleurs les mêmes. On espère gagner pour continuer à engranger des victoires et des titres.

L’objectif est donc clair, c’est de gagner l’Euro.

Oui. L’objectif premier est évidemment de gagner l’Euro. On l’a déjà gagné il y a deux ans. Même avant cette compétition-là, c’était déjà l’objectif car on sortait d’une médaille d’argent (en 2011) et on voulait progresser. La prochaine étape après la médaille d’argent, c’était la médaille d’or. Etant champion en titre aujourd’hui, on ne peut pas voir d’autres ambitions que de gagner encore.

Pour la première fois depuis 1999, l’Euro a lieu en France. Qu’est-ce que ça change de jouer à domicile une telle compétition ?

Ça change pas mal de choses. Il y a vraiment une grosse excitation car on va pouvoir jouer devant notre public. C’est quelque chose de particulier pour nous depuis toutes ces années. Je me souviens avoir regardé les matches en 1999 en France. Depuis, j’ai toujours eu envie de pouvoir faire une compétition internationale en France, devant notre public. C’est une proximité qu’on n’a pas forcément puisque la plupart des joueurs jouent à l’étranger, aux Etats-Unis, en Espagne ou encore en Turquie. Pendant toute l’année, on n’est donc pas proches de notre public. On est en équipe de France l’été, mais on va toujours faire des compétitions à l’étranger. Le fait de pouvoir être à la maison est vraiment un plus pour nous.

« J’arrêterai quand je serai trop vieux »

Qu’est-ce que le public français a de particulier ?

Il sera derrière nous. Je me considère aussi comme public français. Je suis souvent assez chauvin quand on parle des équipes nationales. C’est le cas aussi pour notre public. Donc, je sais qu’il sera à fond derrière nous et on va essayer de lui faire honneur.

On ne peut donc pas comparer le public des Spurs à San Antonio ...

C’est complètement différent car c’est un club et une équipe nationale. A San Antonio, il y a un vrai engouement, avec un très bon public aussi. On a toute une ville derrière nous. Mais là, c’est tout un pays. Ça sera donc encore plus démesuré.

S’il y a l’objectif de remporter l’Euro, il ne faut pas oublier le ticket qualificatif pour les Jeux Olympiques de Rio…

C’est l’autre côté de notre objectif. Il faut aller jusqu’en finale pour accrocher directement cette qualification pour les Jeux Olympiques.

Les JO seront-ils votre dernier défi ?

Je ne dirais pas que c’est mon dernier défi. Je dirais que j’arrêterai quand je serai trop vieux, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui (il a 33 ans, ndlr).

Vous avez tout connu avec l’équipe de France, les joies comme les déceptions. Est-ce que ça vous aide à aborder différemment ce genre de compétition ?

Bien sûr. Tout ça fait partie de l’expérience. Avoir des moments forts avec des grands moments de joie mais aussi des moments plus difficiles avec les défaites permet d’arriver avec plus d’expérience. Pour aborder une telle compétition, c’est primordial.

RMC Sport