
Euro 2015 : les Bleues tiennent leur revanche… et la finale

Céline Dumerc - AFP
Cette fois, les larmes n’ont pas coulé de leurs joues. Cette fois, elles ne se sont pas effondrées au buzzer, submergées par le chagrin et la déception. Les Françaises ont laissé ça aux Espagnoles. Et si certaines Tricolores se sont laissé tomber à l’issue du match, c’était pour mieux profiter de leur victoire sur la Roja et libérer leur joie. Deux ans après avoir été privée du titre européen à la maison par ces mêmes Espagnoles, l’équipe de France féminine de basket a pris sa revanche (63-58) à Budapest (Hongrie), au terme d’un match qu’elle aura emballé, animé, relancé. Et gagné, donc.
Rien n’a été facile pour les filles de Valérie Garnier. Elles auraient pu le penser lorsque leur entame de match canon leur a permis de mener 7-0, le plus gros écart en leur faveur durant cette demi-finale. Mais c’était sans compter sur l’adresse extérieure des Espagnoles, qui en plus, ont longtemps opposé aux Bleues une défense de zone sans faille. Pas aidées par une adresse au tir catastrophique dans le deuxième quart-temps notamment, les coéquipières de Sandrine Gruda viraient à la pause avec deux points de retard (29-31).
Gruda, justement. L’intérieure des Bleues (16 points) a toujours maintenu ses partenaires à flot. Montrant l’exemple en défense (10 rebonds), pas toujours en attaque (4/10 au tir), la géante d’Ekaterinbourg n’a pas tremblé sur la ligne de lancer-franc (8/9). Sa régularité dans l’exercice, ajoutée à l’excellente défense de Diandra Tchatchouang sur la meilleure marqueuse du tournoi, Alba Torrens (13 points contre une moyenne de 19,9), ont permis aux Bleues de rester au contact. Et c’est dans le troisième quart-temps qu’elles se sont, enfin, libérées.
Dumerc a éteint le suspense
Plus adroites de loin, avec des rotations efficaces, les Tricolores se sont ensuite accrochées à leur petit pécule d’avance, ce dernier n’excédant jamais les six points. La libération aurait pu venir de Sandrine Gruda. C’est des mains de Céline Dumerc (10 points) que la sentence est venue. Nerveuse et sanctionnée pour une faute antisportive dans le premier quart-temps sur Laia Palau (14e), la capitaine des Bleues aurait pu sortir de cette demi-finale.
Mais elle a su se remobiliser et forcer la décision à une minute de la fin, sur un tir à trois points (61-54). « Ce n’est pas la place en finale qui m’émeut le plus. C’est plutôt le fait d’avoir battu l’équipe d’Espagne, assurera la meneuse de Bourges après de la rencontre. Ce n’était pas une demi-finale pour nous. C’était juste un match contre l’Espagne. En 2013, elles nous ont enlevé la chance de pouvoir soulever le trophée devant nos spectateurs. On avait une petite amertume. Donc ça rajoute de la joie dans ce qu’on a fait aujourd’hui. »
La voilà, avec ses coéquipières, face à un superbe défi dimanche. Battre la Serbie pour accrocher le titre européen tant pleuré en 2013 et ainsi imiter les garçons, sacrés, eux, il y a deux ans. Accrocher une troisième médaille d’or continentale après celles de 2001 et 2009. Et, enfin, profiter de cette nouvelle finale, la deuxième consécutive, pour se qualifier directement pour les prochains Jeux Olympiques. La revanche, alors, n’en serait que plus belle.