
Bleus : Parker "ne ferme pas la porte" à l’après-Rio

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Tony, comment s’est passé votre premier jour de repos après cet Euro en France ?
On profite, on s’est un peu reposé, on a retrouvé la famille et j’ai pu passer du temps avec mon petit. Comme tout le monde, on a vécu deux semaines avec beaucoup d’émotions. C’était une compétition assez particulière. Je suis vraiment content que ce se soit terminé sur une bonne note, avec une belle médaille de bronze. Il faut utiliser cette frustration de l’or comme motivation pour l’année prochaine aux Jeux Olympiques.
Ce match plutôt redouté face à la Serbie, c’est finalement bien passé…
Ça montre le niveau du championnat d’Europe. La Serbie a survolé le groupe de la mort, en battant tout le monde de 20 points. Ils ont même battu l’Espagne. Et finalement, les Serbes terminent quatrièmes, avec la médaille en chocolat. Franchement, le sport peut être cruel. C’est la même chose pour nous. On était à une minute d’une médaille d’or car face à l’Espagne, c’était un peu une finale avant l’heure. C’est dur à accepter car on a mené tout le match et on n’a pas réussi à terminer à la fin.
Pouvez-vous revenir sur votre décision d’arrêter votre carrière avec les Bleus après les JO ?
Pour l’instant, non. Pour moi, ma dernière compétition sera les JO. Après, tu ne peux pas fermer de porte. En tout cas, j’ai abordé cet Euro comme si c’était mon dernier. J’ai toujours dit que je voulais arrêter après Rio. Après, on verra. Dans une carrière, tu prends des décisions, mais tu peux changer d’avis.
« Je n’étais pas fatigué »
Cet Euro en France restera-t-il l’un des grands moments de votre carrière ?
J’ai eu la chance d’avoir une superbe carrière, gagner quatre titres NBA. On a perdu une grosse finale en 2013, on a perdu une finale européenne, on a gagné une finale européenne. J’ai vécu beaucoup de choses. Mais jouer un Euro à domicile était vraiment particulier. C’était beaucoup d’émotion, avec beaucoup de choses à gérer que ça soit tes mais, ta famille, tout le public. C’était vraiment un truc énorme. C’était encore plus spécial car je savais que c’était mon dernier championnat d’Europe. Il y avait aussi ça à gérer.
Comment expliquez-vous votre manque de rythme lors de cet Euro ?
Ça n’a rien à voir avec la NBA. Les routines, il n’y en a pas sur l’Euro. Je me suis senti un peu comme ça sur tout l’Euro. Je n’ai jamais eu vraiment de rythme car on était dans un groupe abordable. Donc, je n’ai pas trop joué au premier tour. Je n’ai jamais vraiment eu besoin de tirer sur la machine ou vraiment jouer les actions. En huitièmes, on gagne facilement aussi. J’ai vraiment joué à partir des quarts de finale. J’ai l’impression d’avoir été sur un faux-rythme toute la compétition. J’aurais presque préféré être dans le groupe de la mort car j’aurais au moins joué 35 minutes par match, comme Pau Gasol, ce qui fait que tu trouves un rythme. Le basket, même si tu es talentueux, c’est un jeu de rythme. Quand tu ne joues que 20 minutes, ce sont 20 fausses minutes car on est à +20. C’est le seul truc que je me dis, on n’aurait peut-être pas dû faire ça. J’étais en forme, je n’avais pas joué depuis le mois de mai face aux Clippers, j’aurais largement pu tenir un mois et demi. Sur toute la préparation, je n’ai pas joué le 4e quart-temps à tous les matches. Je ne vais pas chercher des excuses. Je n’ai pas été bon, je l’assume. Quand tu réfléchis à ce qu’il s’est passé, je me dis quand je n’étais pas en rythme. Est-ce que je me suis mis trop de pression car on était à domicile ? La pression, ça fait 15 ans que je l’ai en équipe de France.
Beaucoup d’observateurs vous ont senti fatigué durant la compétition…
Non, je n’étais pas fatigué. J’étais bien après la préparation physique. Et c’est pour ça, comme j’étais bien, je pense que j’aurais dû jouer tous les matches de préparation comme d’habitude. C’est marrant car on en a parlé avec Vincent (Collet). On jouait la Russie et on savait que c’était un match qui ne comptait pas. On s’est dit : « Est-ce qu’on te repose maintenant et tu joues à fond contre l’Israël ? » Du coup, j’ai fait 20 minutes contre la Russie et 20 minutes contre Israël. Mais j’ai joué 20 fausses minutes. Je ne sais pas si une autre gestion aurait été mieux. Mais de toute façon, avec des si … Je pense qu’on a trop réfléchi par rapport à ma condition physique et mon âge. C’est le seul regret que j’ai. J’aurais dû jouer comme d’habitude pour être plus en rythme.
« Je viendrai au TQO, quoi qu’il arrive »
Peut-on être déçu de cette médaille de bronze ?
Non, on ne peut pas être déçu. Quand tu regardes l’histoire du basket français, on n’a pas beaucoup de médailles. Donc, on ne peut pas être déçu de cette médaille de bronze. C’est génial ! Quand on a eu notre première médaille de bronze en 2005, ça faisait 50 ans qu’il n’y avait pas eu de médaille dans un championnat d’Europe pour le basket français. Quand tu relativises, il faut remettre les choses à leur place. Je pense que c’est grâce à notre génération qu’on a commencé l’Euro avec un statut de favori. Ce n’était jamais arrivé avant. Il ne faut pas oublier tout ce qu’on a réussi à accomplir avec cette équipe de France, tous les sacrifices qu’on a fait pour jouer avec les Bleus car nos clubs n’ont pas toujours envie qu’on vienne. Jouer pour l’équipe de France, revenir été après été et aller chercher cette médaille de bronze, c’est génial. Elle est quand même belle. On est évidemment déçu car on voulait l’or. Mais on ne peut pas cracher sur cette médaille de bronze.
Confirmez-vous votre présence pour le TQO de l’été prochain ?
Quoi qu’il arrive, je viendrai au TQO. Le problème sera pour ceux qui sont en fin de contrat car tu ne peux pas signer ton contrat officiellement avant le 7 ou 8 juillet. Ça veut dire que ça va être très très très difficile d’avoir Nicolas Batum, Rudy Gobert ou Evan Fournier.