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Un pompier dans la Pampa

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Yannick Guyomarc’h, sapeur pompier de Paris, dispute le Dakar en "malle moto", c'est-à-dire sans assistance. Au menu : plaisir, souffrance et solidarité. Dans l’esprit originel de la course !

Yannick Guyomarc’h l’annonce d’entrée de jeu : « Participer à la course avec une assistance ne m’intéresse pas. » Ce sapeur-pompier de Paris est un passionné, un vrai. « Le Dakar qui m’a fait rêver : c’est le soleil, les dunes, des gars qui se débrouillent seul avec leur sac sur le dos et qui préparent leur moto pendant des jours dans leur garage. »
Cette année, ils ne sont plus que quinze à avoir pris le départ sans assistance, en "malle moto" comme on les appelle sur l’épreuve. Le pilote, avec son dossard 112, en référence au numéro d’appel d’urgence Européen, plaisante : « Je raccrocherai lorsque je serai le dernier concurrent moto sans assistance. Mais ça m’inquiète car il y en a de moins en moins chaque année. L’an dernier, on était encore quarante-cinq. Moi, je ne veux pas m’arrêter. C’est comme une drogue. »

Le Parisien vient de prendre le départ de son 5e Dakar. Après deux abandons en 2004 et 2006, il a eu la joie de franchir la ligne d’arrivée en 2007 et 2008. Cette année, il veut aller au bout. Même si la course risque d’être difficile. « Je n’ai eu qu’une semaine et demie pour préparer ma KTM 690 Enduro avant l’embarquement sur le bateau. Ma moto n’était pas faite pour les rallyes, j’ai dû mettre des équipements spécifiques. Et je n’ai eu que vingt quatre heures pour notamment terminer toute la navigation. »
Le coût d’une participation au Dakar est également très élevé. « J’ai dû débourser au total 28 000€. 13 500€ pour l’inscription, 500€ pour les "malle moto" et 14 000€ pour la moto et les équipements. » Des frais élevés pour cet amateur pur jus tombé dans la marmite dès son plus jeune âge. « Je suis issu d’une famille sport mécanique. Mon père faisait du rallye routier puis de la moto Enduro. Depuis tout petit, je suis dans la moto. »

Préparé par un culturiste

Pour sa préparation personnelle, il travaille avec Bernard Issogola Amaya, 3e à l’élection de Mister Univers Professionnel 2009. « Je l’ai rencontré en 2006. Je lui faisais passer son diplôme de secouriste. C’est devenu mon préparateur physique, mais aussi mental. Il joue un rôle très important sur mon état d’esprit. » Lors de la 3e étape, Yannick Guyomarc’h est d’ailleurs victime d’un très gros coup de chaud. Obligé de se dévêtir et de ne garder que ses protections, il souffre d’énormes coups de soleil. Mais sa détermination reste entière. « Avant tout, je veux être à l’arrivée et m’amuser en pilotant. » Comme au temps des premiers Dakar…

Carine Galli avec Julien Richard