
Loeb au pied du mur

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Ce devait être une simple formalité. Un sixième sacre, remporté haut la main. Les cinq premières victoires de la saison en autant de rallyes plaidaient en sa faveur. Et pourtant ! A deux manches du dénouement, Sébastien Loeb n’a jamais été aussi près de perdre sa couronne mondiale du championnat du monde des rallyes. « Si je me souviens bien, je devais gagner les douze courses, se souvient ironiquement le pilote de Citroën. On n’y est pas tout à fait. D’ailleurs, je suis toujours resté sur la défensive à ce niveau là et en deux ou trois courses, les choses ont un peu changé… »
Tellement qu’au départ du rallye de Catalogne, le Français compte cinq points de retard sur l’actuel leader, Mirkko Hirvonen. « Ce n’est pas une situation facile, regrette le quintuple champion du monde. Les cartes ne sont plus vraiment dans nos mains. » Pour autant le Finlandais ne fanfaronne pas à l’aube de cette avant-dernière manche sur asphalte, une surface qu’il ne lui a pas toujours souri : « On n’a rien gagné encore contre Sébastien, relativise le pilote Ford. On a juste cinq points d’avance, mais on a une bonne occasion de faire quelque chose. J’ai encore beaucoup à apprendre sur asphalte mais je me sens bien. Je ne suis pas spécialement inquiet, tout va bien, j’espère juste que la météo ne sera pas trop changeante pour le choix des pneus. » Pour ajouter un titre à sa fabuleuse collection, Loeb doit ainsi faire mieux que son rival finlandais dans les deux épreuves restantes, en Espagne et en Grande-Bretagne, et espérer qu’un pilote s’intercale au moins une fois entre les deux hommes.
Un rôle semble-t-il parfaitement taillé pour son coéquipier, Dani Sordo. Hypothèse d’autant plus envisageable au regard des résultats des dernières éditions de ce rallye catalan. Vainqueur sans discontinuer depuis 2005, l’Alsacien est toujours arrivé devant Sordo lors des trois dernières éditions. « C’est facile d’être favori, mais il faut assumer et essayer de gagner, calme Loeb. C’est vrai que je me suis toujours senti bien en Catalogne. C’est un rallye qui nous réussit. Et cette année, un nouveau doublé nous aiderait beaucoup. »
Attendre le 22 octobre et le rallye de Grande-Bretagne serait alors beaucoup plus paisible après un tel tour de force. Car entre temps, le programme de Sébastien Loeb s’annonce chargé. La semaine prochaine, il se rendra ainsi à Jerez pour y effectuer une journée d’essai en GP2, l’antichambre de la F1. « Une initiative privée », tempère le principal intéressé quand les questions sur le sujet se montrent insistantes. La proposition est venue de son ingénieur sur la Porsche Cup, également ingénieur dans une équipe de GP 2. Et comme une voiture était disponible, Loeb s’est décidé à tenter l’aventure. « Pour le fun », assure-t-il.
Pas de reconversion donc. Du moins pour l’instant. Surtout qu’après cette escapade, Loeb règlera les derniers détails relatifs à sa prolongation de contrat en faveur de Citroën pour la saison 2010-2011. « C’est en discussion. Au niveau des termes, on est d’accord, ça va donc se signer », lâche Loeb. Pas de F1 donc. Et pas de Grand Prix à Abu Dhabi où certains le voyaient déjà la 1er novembre au volant d’une Toro Rosso. Le Français est en route pour le grand six…