
Lavigne : « Peut-être en Afrique dès 2011 »

Le patron du Dakar envisage un retour prochain sur les routes africaines. - -
Ce deuxième Dakar en Amérique latine peut-il être le dernier avant un retour en Afrique ?
On travaille sur le fait de revenir en Afrique, peut-être dès 2011. On a beaucoup voyagé cette année en Afrique australe et en Afrique de l’Est, en Tunisie, Lybie ou Egypte.
On ne se dirige donc pas vers un tracé « traditionnel »…
On adorerait retourner à Dakar, mais c’est compliqué. Il y a par exemple des kidnappings tous les jours en Mauritanie en ce moment. Le Dakar est déjà suffisamment risqué comme ça. Tous les ingrédients d’un grand événement extrême sont réunis.
Pourquoi avoir conservé l’appellation « Dakar » ?
Parce que le Dakar est allé peu partout. Il a sillonné l’Afrique. Il est parti de Paris pour arriver à Paris, du Cap pour arriver au Caire, de Paris pour arriver au Caire… C’est une marque déposée, dont les valeurs sont l’aventure, le courage, le dépassement de soi. Les ingrédients de l’épreuve sont bien là. On a battu un record de participations l’année dernière avec plus de 500 véhicules, ce qui est énorme. C’est le plus grand rallye du monde et ceux qui sont venus ne l’ont pas fait pour disputer un ersatz ou une copie de Dakar. Porter le nom de Dakar ailleurs est aussi bon pour le rayonnement d’une ville et d’un pays, le Sénégal, auxquels nous sommes très attachés.
« La problématique environnementale en tête »
Faute de retour en Afrique, le Dakar pourrait-il s’arrêter ?
Non, il a un bel avenir devant lui. Je rappelle qu’on l’a annulé il y a deux ans pour des raisons de sécurité. Tout le monde le disait mort et il a rebondi l’année dernière avec une participation exceptionnelle, un engouement médiatique énorme. Il y avait 600 000 spectateurs au départ de l’épreuve, ce qui n’arrive pas tous les matins dans le sport mécanique. On reviendra en Afrique mais il faut le faire dans de bonnes conditions.
L’autre sujet qui fâche est la sécurité de la course. La mort du motard Pascal Terry lors de la précédente édition a relancé le débat. Avez-vous déjà pensé à stopper le Dakar pour cette raison ?
Les gens qui viennent sur le Dakar ne sont pas contraints et assument le risque de course. Je rappelle que, dans le massif du Mont-Blanc, entre le 1er juin et le 30 septembre une soixantaine de personnes qui décèdent en pratiquant la montagne. En ce qui concerne le public, ce sont souvent des accidents liés à des grands événements et il n’y a pas que le Dakar.
La question écologique se pose également…
Le Dakar a fait son bilan carbone parce qu’il en avait un peu marre de se faire allumer. On pèse 22 000 tonnes d’équivalent carbone, selon une étude de l’ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie). Pour comparer, 570 000 tonnes d’équivalent carbone ont été consommés lors de la Coupe du monde de rugby qui s’est déroulé en France (en 2007). Tout ça, c’est un peu anecdotique mais il faut en avoir conscience. Je pense que le Dakar a fait la démonstration qu’on peut être un événement de sport mécanique tout en ayant la problématique environnementale en tête. Nous sommes des gens de notre temps et, depuis sept ans, nous compensons à travers des projets de développement durable.