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MotoGP : pourquoi Rossi peut le faire

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Ce dimanche sur la piste de Valence, théâtre de l’ultime Grand Prix de MotoGP de la saison, Valentino Rossi tentera de décrocher le 10e titre de champion du monde de sa carrière. Leader au classement général avec sept points d’avance sur Jorge Lorenzo, il s’élancera en dernière position sur la grille alors que son rival espagnol partira en pole. Une situation a priori défavorable, mais l’Italien peut y croire.

Parce qu’il est le plus fort

Valentino s’est donné un surnom, « The Doctor », en référence aux titulaires d’un doctorat dans des domaines de la médecine ou du droit par exemple. L’Italien se voit donc comme un expert du pilotage sur deux roues. Un homme qui « sait ce qu’il fait ». Tout au long de ses vingt ans de carrière, il s’est forgé une expérience exceptionnelle, tant sur la piste que dans la préparation et le développement des motos. Malgré son statut, il n’a jamais cessé de faire évoluer son style. La saison dernière, il a ainsi reconnu s’être inspiré du pilotage de Marc Marquez, l’homme avec lequel il s’est accroché en Malaisie, en choisissant de se pencher davantage à l’extérieur de la moto. Malgré des passages à vide, comme son passage chez Ducati (2011 et 2012), il n’est jamais sorti du paysage. Et à la manière d’un Michael Schumacher, son incroyable aura influe toujours sur le comportement de ses adversaires.

Parce que c’est écrit

La « Decima » de l’année, c’est la sienne. De même que l’on souhaite voir Roger Federer accrocher un 18e titre du Grand Chelem ou Kelly Slater écrire un peu plus l’histoire du surf, Rossi doit gagner. Sacré une fois champion du monde en 125cm3 (1997) et en 250m3 (1999), Valentino Rossi et son numéro 46 a inscrit sept fois son nom au palmarès de la catégorie reine, la MotoGP (de 2001 à 2005 et de 2008 à 2009). Soit un total de 9 titres de champion du monde. A 36 ans, les occasions ne seront plus si nombreuses pour le pilote Yamaha, d’autant que la concurrence espagnole promet d’être toujours aussi féroce dans les prochaines années. « Rossi, c’est la superstar, témoigne l’ancien du circuit Randy de Puniet. Il restera le pilote qui aura marqué les années de la motoGP, qui en aura fait parler en bien. » En dépit d’un pied baladeur, Valentino vaut bien une 10e couronne.

Parce que la stratégie est simple

Sur la piste de Valence, Rossi, sanctionné après l’incident de course d'il y a deux semaines, partira en dernière position. Il est même tombé lors de la séance de qualification. Son rival Jorge Lorenzo a quant à lui arraché la pole position. Rappel arithmétique, Rossi compte sept points d’avance sur l’Espagnol au classement général du championnat du monde. Si Lorenzo s’impose, Rossi doit décrocher la 2e place pour être sacré. Si Lorenzo est 2e, Rossi doit finir 3e. Et si l’Espagnol monte sur la 3e marche, l’Italien doit assurer l’une des six premières places. Il ne devra donc pas tergiverser. « Il n’a pas le choix et doit essayer de doubler le plus de pilotes possibles dans les premiers tours, estime Randy de Puniet. Même si c’est à double tranchant. S’il n’a pas le titre, de toute manière, on dira que c’est lui qui le méritait sur la saison. »

Parce qu’il a tout un peuple derrière lui

Sur la terre de ses rivaux espagnols, Valentino Rossi ne porte pas seulement son ambition personnelle, mais celle de tout un pays. De l’autre côté des Alpes, le hashtag #iostoconvale a été massivement repris sur les réseaux sociaux. Le monde du sport transalpin s’est mobilisé, à commencer par la Serie A. Le coach de l’Inter Roberto Mancini a ainsi posé avec un maillot floqué du numéro 46. L’AS Roma retransmettra la course, prévue à 14h, sur les écrans du Stadio Olimpico avant le derby face à la Lazio (15h). Mirco Bergamasco, Marcelo Lippi, Marco Materazzi, Alvaro Moratta... Tous ont affiché leur soutien public au pilote. La presse italienne affirme même que le premier ministre Matteo Renzi, en déplacement en Amérique du sud, aurait appelé le « Dottore ». En Italie, Rossi est devenu une cause nationale.

la rédaction