
GP de France : Quartararo dans les roues des plus grands
On l’appelle Fabio Quartararo, on le surnomme « El Fenomeno ». La France va apprendre à connaître dimanche au Mans sa nouvelle pépite, un gamin qui vient de fêter ses 16 ans (le 20 avril dernier) et qui réalise des débuts foudroyants en Moto 3. Auteur de la deuxième pole position de sa carrière ce samedi lors des qualifications du GP de France, après celle décrochée début mai à Jerez, le Niçois confirme ainsi tout le bien que le circuit pense de lui : audace, talent et humilité. Deuxième du GP des Etats-Unis il y a un mois, ce fan de Valentino Rossi est sûr de ses forces et de ses ambitions.
« Ça a été très bien de faire podium à Austin, mais c’est surtout la bagarre avec Alexis Masbou et Efren Vazquez qui m’a fait encore plus fort, raconte le pilote Français, qui a chuté ce samedi lors des qualifs sans gravité. J’ai réussi à battre ces deux pilotes de 27 ans. J’ai peu d’expérience et je n’avais que 15 ans à ce moment-là. C’est une belle amélioration. Il n’y a pas de cadeau sur la piste. Pour tous les pilotes, le plus important, c’est gagner. Mon objectif, c’est d’être champion du monde de Moto3, champion du monde de Moto2 et champion du monde de MotoGP. »
Un rêve qu’il nourrit depuis l’âge de cinq ans. Après avoir déménagé très tôt en Espagne, où la moto est le deuxième sport national derrière le foot, Fabio Quartararo connaît des débuts spectaculaires. A dix ans seulement, il devient champion en 70 cm3, avant d’enchaîner avec des titres en 80 cm3 et en 125 cm3 (en 2011 et 2012). En 2013, alors qu’il fête ses 14 printemps, le Français devient le plus jeune pilote à remporter le championnat d'Espagne de vitesse (CEV). Le prodige est lancé.
Masbou : « Quartararo est extrêmement fort »
Aujourd’hui, c’est en Moto3 qu’il rayonne. Sur les traces de ses illustres aînés, comme Marc Marquez, le cadet du paddock pointe même à la troisième place du championnat du monde des pilotes. De quoi forcer le respect de ses adversaires. « Il m’emmerde, oui et non, plaisante son compatriote Alexis Masbou. C’est sûr que tant qu’il reste derrière tout va bien. Fabio est extrêmement fort et on est toujours dix à se bagarrer pour la première place. Forcément, il y en a beaucoup qui m’embêtent, régulièrement. J’espère décrocher le titre cette année et je laisserai la place à Fabio l’année prochaine. »
Le phénomène Quartararo va-t-il faire repartir en flèche l’intérêt du public français pour la moto ? « Le plus important dans ce qui se passe autour de Fabio, c’est que ça permet à la moto d’arriver dans les médias généralistes, se réjouit Claude Michy, patron du GP de France. On est dans un monde vert, purement écologiste, il y a beaucoup d’ayatollahs et la réalité n’est pas celle-ci. Ces jeunes garçons permettent d’ouvrir au-delà des médias spécialisés et de montrer que l’on a certains des meilleurs pilotes mondiaux. Ça mérite le respect, la considération et l’intérêt. » Encore plus si Fabio Quartararo venait à décrocher la première victoire de sa carrière dimanche sur le circuit Bugatti.