
MotoGP: Zarco sous le feu des critiques après le crash en Autriche
Si Andrea Dovizioso (Ducati) a remporté dimanche le Grand Prix d'Autriche de MotoGP, la course a été marquée par le terrible crash impliquant le Français Johann Zarco (Ducati-Avintia) et l'Italien Franco Morbidelli (Yamaha-SRT), mais aussi Maverick Viñales (Yamaha) et Valentino Rossi (Yamaha), qui ont failli être percutés par les motos des deux premiers suite à leur chute.
Un accident spectaculaire, qui a très vite débouché sur une chasse au fautif. Et pour plusieurs acteurs, celui-ci se nommait... Johann Zarco. Interrogé à chaud par Sky, après être passé entre les mains des médecins, Morbidelli a été l'un des premiers à dégainer: "C’est un demi-tueur, a-t-il lancé, visiblement remonté. Faire un freinage comme ça à 300 km/h, c’est avoir peu d’amour pour soi et pour ceux avec qui on roule. Au moment où j’allais freiner Zarco a changé sa trajectoire, probablement pour se protéger. J’étais dans son sillage et je ne pouvais rien faire d’autre que le percuter. (...) J'espère que cet énorme accident le fera réfléchir. C’était vraiment dangereux pour moi, lui, pour Rossi et Viñales qui étaient devant, et faisaient un virage très lent et ont vu arriver sur eux une moto à 280 km/h."
Rossi demande des sanctions
Un avis partagé par les Espagnols Aleix Espargaro ou Dani Pedrosa ("Zarco toujours impliqué dans les controverses", a commenté ce dernier sur Twitter), ainsi que par Valentino Rossi, pour le moins choqué après avoir vu une moto en perdition passer à quelques dizaines de centimètres de sa tête. "Je suis secoué, c’était la plus grosse frayeur de ma carrière, a lâché 'The Doctor'. (...) Je roulais le long de cette épingle à cheveux avec Viñales, on ralentissait au virage 3 et j’ai vu une ombre venir: je pensais que c’était l’hélicoptère d’en haut, parfois il arrive pendant la course que l’hélicoptère passe au-dessus des pilotes et projette une ombre. Au lieu de cela, deux balles sont arrivées: j’ai bien vu la Ducati de Zarco, tandis que la moto de Morbidelli je l’ai vue plus tard sur les photos."
Et le sextuple champion du monde d'en remettre une couche: "Le saint des motards a fait un très bon travail aujourd’hui... C’est normal d’être agressif, tu y joues beaucoup, cependant ce qui se perd un peu, c’est le respect des adversaires. Nous pratiquons un sport très dangereux, il faut avoir du respect pour ceux qui courent sur la piste avec vous. Zarco n’est pas nouveau dans ce domaine, ce qui s’est passé est très clair: il a dépassé Morbidelli dans la ligne droite et ensuite il ne voulait pas être dépassé par Franco au freinage, il est donc allé spécifiquement freiner devant lui. (...) La direction de course doit discuter sérieusement avec les pilotes, ils doivent faire quelque chose de sérieux avec Zarco, car même lors de la dernière course à Brno, il avait éliminé Pol Espargaro."
Zarco se défend d'être "un mec fou"
Forcément déçu de sa course, et touché par les commentaires de ses adversaires, Zarco a de son côté essayé de calmer le jeu. "Ce qui m’a fait mal, c’est qu’au moment des interviews avec la télé italienne ils étaient vraiment en colère contre moi, que ce soit Franco ou Valentino, a déclaré le Français après-coup. Valentino a vu la moto, il a eu peur, il a dit 'si la moto me prend, c’est fini'. Franco est déjà parti, mais j’ai au moins pu parler avec Valentino pour tout calmer."
Que lui a-t-il dit? "J’ai discuté avec Vale pendant une dizaine de minutes pour lui faire comprendre que je ne suis pas un mec fou, a poursuivi Zarco. Il m’a juste dit que quand il avait vu le crash avec seulement les quelques angles de vue de la télé, j’étais très large et que j’avais fait ça au freinage pour bloquer Morbidelli. Je lui ai donc expliqué que non, je n’étais pas si large. (...) Je ne l'ai pas fait volontairement."