
Vettel : "Je me faisais dessus !"

Sebastian Vettel et le team Ferrari - AFP
Sebastian Vettel, on vous sent particulièrement ému par cette victoire…
Ça faisait un moment que je n'étais pas monté sur la plus haute marche du podium et c'est la première fois avec la Scuderia Ferrari. Je suis sans voix. Bien sûr, c'était un gros changement pour moi cet hiver et j'ai été accueilli d'une manière fantastique par l’équipe. Je n'ai fait que deux courses mais l'ambiance est formidable. Je suis vraiment très, très heureux. Je suis fier de cette journée, fier d’avoir battu à la régulière les Mercedes. C'est un très beau résultat, nous avons une super voiture et il y a beaucoup d'aspects positifs. C'est pour cela que je suis un peu ému. C'est une journée très spéciale, elle fera toujours partie de moi.
Qu’est-ce qui vous a permis de l’emporter ?
On a eu tout bon, toute l'équipe, avec une super stratégie et un super rythme en course. On avait vu vendredi que les pilotes Mercedes n'étaient pas trop contents des pneus médium. Puis j'ai vu que Lewis avait un peu de mal pendant son premier relais, j'arrivais à rester au contact et ça me faisait très plaisir. Après, il fallait que j'assure, en faisant durer mes pneus le plus longtemps possible, tout en allant le plus vite possible. Pendant le deuxième relais, Lewis revenait très vite sur moi, donc c'était tendu. A la fin, j'ai réussi à mieux équilibrer ma voiture et à conserver un bel écart pendant les deux derniers tours. Je me disais : « C'est une voiture rouge et tu vas gagner », puis je me disais après : « Fais gaffe, tu vas rater la corde au virage suivant ». Je ne devrais pas le dire ici, mais je me faisais dessus ! (sic)
Qu’est-ce qui a changé pour vous en quelques mois ?
Je ne sais pas. L'an dernier, je pense que nous avions une très bonne voiture, mais je n'arrivais pas à en tirer de la performance. Cette année, j'ai l'impression que ma voiture me convient très bien. C'était un gros changement, mais l'équipe a été phénoménale, dès le premier jour. Je me souviens, quand le portail de Maranello (le siège de Ferrari, ndlr) s'est ouvert devant moi, c'était comme un rêve qui devenait réalité. D'autant que la dernière fois que j'y étais allé, j'étais un gosse qui regardait Michael (Schumacher, ndlr) par- dessus une barrière. Il pilotait une Ferrari et maintenant, c'est moi qui pilote cette voiture rouge. Voir tous les gars de l’équipe au pied du podium, c'était incroyable. Je me souviens des victoires de Fernando (Alonso, ndlr) et de Michael. Faire partie de cette écurie, c'est vraiment quelque chose de spécial.
« Je ne pense pas avoir quelque chose à prouver »
Vous avez mis un tour aux Red Bull. Qu’avez-vous ressenti à ce moment-là ?
Oui, j’ai vu que nous les avions dépassés. Ils sont dans une période difficile en ce moment, mais je suis sûr qu’ils vont revenir et être un concurrent sérieux. J’ai été avec eux pendant une longue période. Je connais leurs points forts et un de leurs points forts est de savoir revenir.
Avec ce succès, Ferrari et vous-même pouvez-vous viser le titre mondial ?
Je l’espère. C'est pour ça que j'ai signé chez Ferrari. C'est notre but et notre mission : ramener le titre mondial à Maranello. Mais pour le moment, il faut juste profiter de cette journée, je pense. On sait que ces gars (les pilotes Mercedes, ndlr) sont incroyablement forts et difficiles à battre. Mais aujourd'hui, on a fait un excellent travail et il faut qu'on continue comme ça toute l'année : faire le maximum et on verra bien où ça nous mène. On sait qu'il y a encore beaucoup de chemin à faire, mais là, en fait, je m'en fiche complètement. Je veux juste faire la fête et boire un bon coup ce soir.
Cette victoire, n’est-ce pas finalement une réponse à ceux qui affirmaient que vous ne pouviez gagner qu’en pilotant la meilleure voiture ?
Je ne sais pas. Je ne m’en occupe pas. Je ne pense pas avoir quelque chose à prouver. La personne qui me met le plus la pression, c’est probablement moi-même. J’attends le meilleur de moi-même à chaque course et quand je ne le fais pas, je ne suis pas heureux. L’année dernière, je n’avais pas beaucoup de raisons d’être heureux. Cette année, je suis déjà heureux avec ce que j’ai pu accomplir jusqu’à présent. Après, le reste… Tout le monde est libre de penser ce qu’il veut.