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Vettel, baby kaiser

Avec cinq victoires et dix pole positions, Vettel a amplement mérité son premier titre de champion du monde

Avec cinq victoires et dix pole positions, Vettel a amplement mérité son premier titre de champion du monde - -

Sebastian Vettel est devenu champion du monde de F1 pour la première fois au terme d’une saison haletante et passionnante. A seulement 23 ans, l’Allemand est encore plus précoce que Lewis Hamilton et Fernando Alonso.

L’un revenait, l’autre naissait. Comment ne pas comparer les trajectoires de Michael Schumacher et Sebastian Vettel en 2010 ? Pour son come-back, le septuple champion du monde a traîné sa misère en milieu de grille (9e au final) et abandonné sa couronne de Kaiser des sports mécaniques allemands à son cadet de dix-huit ans. Pour quelques mois, le pilote Red Bull-Renault, couvé par l’écurie autrichienne depuis son huitième anniversaire, a dépassé les précédents exemples de précocité qu’étaient Lewis Hamilton et Fernando Alonso en devenant champion du monde à seulement 23 ans et quatre mois.

Une consécration qui ne s’est dessinée que dans les derniers instants de la saison, à Abu Dhabi. Avec cinq victoires et dix pole positions, Sebastian Vettel a décroché un premier titre logique au regard de son parcours. De sa première pole, à Bahreïn, à la dernière, à Abu Dhabi, le gamin d’Heppenheim a prouvé qu’il était le plus rapide. Il lui a juste fallu plus de temps pour concrétiser sa domination en course.

Tambay : « Vettel a tout le temps attaqué »

« Sébastien Vettel, on l’a repéré il y a longtemps, rappelle Patrick Tambay, ancien pilote et aujourd’hui consultant pour RMC Sport. Il avait déjà démontré son talent. En 2009, il a fait quelques fautes. C’était encore un diamant brut. Cette année, il a fait d’autres erreurs. Mais c’est passé. » En Turquie, sa fougue a même provoqué un accrochage avec son coéquipier Mark Webber. Une faute qui aurait pu coûter très cher aux deux pilotes dans l’optique du titre mondial. Finalement, malgré quelques manqués (6e à Shanghai, 7e à Silverstone, 15e à Spa), son talent et sa régularité ont fait la différence.

« Il fallait qu’il gagne les trois dernières courses pour remonter, explique l’ancien pilote Ferrari, vainqueur de deux GP en 1982 et 1983. Il ne s’est pas posé de questions. Il a tout le temps attaqué et il a été récompensé. C’est le meilleur qui a gagné. » Sebastian Vettel grand vainqueur, tout comme Red Bull, l’écurie de Dietrich Mateschitz, qui avait interdit les consignes d’équipe. Un choix risqué, mais payant. « La F 1 s’en sort grandie, juge Patrick Tambay. Elle a redoré son blason et l’image de Red Bull est formidable. » Le cru 2010, spectaculaire et disputé jusqu’au bout, a lancé la F 1 vers la rédemption.

L.P.