
Vatanen : « Je veux présenter une candidature de changement »

L'ancien pilote de rallye prône un retour à l'unité au sein de la FIA - -
Ari Vatanen, que faites-vous en Allemagne ce week-end ?
Je me fais d’abord très plaisir, malgré la pluie. Je commence ma campagne pour la présidence de la FIA. C’est tout à fait normal que je sois là, ici, pour voir du monde.
En quoi consiste votre campagne pour le futur de la FIA ?
Je ne vais pas entrer dans les détails, c’est trop tôt. Mais évidemment, M. Mosley, avec tout le crédit qui est le sien et tout ce qu’il a fait, pas seulement dans le sport mais également dans la voiture de tous les jours, a eu le pouvoir pendant presque vingt ans. C’est normal que dans n’importe quelle fédération, il y ait du changement. L’image que donne la FIA au reste du monde aujourd’hui n’est pas digne d’elle. Il faut absolument que l’on s’unifie, que l’on mette un terme à nos dissensions internes, que l’on se réconcilie et que l’on devienne de nouveau crédible. Autrement, nous ne pourrons pas avancer correctement.
Pensez-vous que Max Mosley puisse être un candidat à sa propre succession ?
C’est vrai que les opinions sont très partagées. Mais je n'y crois pas. Le monde constructeur est arrivé au point qu’il ne peut plus travailler dans ce contexte. Il serait dans ce cas-là obligé de construire un championnat parallèle, ce qui sonnerait la fin de la FIA. Max Mosley est un homme sage, il n’a pas envie d’être considéré comme celui qui aura contribué à la fin de la FIA. Je crois qu’il faut lui donner la possibilité de sortir avec la tête haute. Ce n’est pas le destin de Mosley et de Vatanen qui compte mais celui des milliards d’automobilistes, de la vingtaine de coureurs de F1, des constructeurs, des gens de rallye composant la grande famille qu’est la FIA. En persistant dans la voie que l’on a prise ces derniers mois, on est sur un modèle d’autodestruction.
Il faut plus de transparence au niveau des règles établies par la FIA, plus de relations entre les instances et les écuries automobiles selon vous ?
C’est clair. Les règles que l’on applique dans une vie de famille, ce sont les mêmes que l’on doit appliquer à la FIA. Nos divisions internes nuisent à notre fonctionnement et à notre avenir. On ne peut travailler tous ensemble qu’en se mettant tous autour d’une table et en négociant. On a connu trop de batailles de pouvoir, de recherches de gloire personnelle. C’est autodestructif. Le monde nous regarde. Le socle de la FIA, ce sont les automobilistes. Si ce mode de transport, qui est incontournable pour le développement de la société, est maltraité politiquement, évidemment, il y aura des conséquences négatives pour les constructeurs et pour notre sport. Notre cause est noble et modestement, je veux présenter ma candidature comme une candidature de changement.
Est-ce que votre expérience de pilote de rallye pourra vous apporter un plus si jamais vous deviez être président de la FIA ?
C’est sûr que ce n’est pas un handicap. Le sport, c’est une passion, c’est en moi, je suis un compétiteur. J’aime me battre. C’est ce qu’il faut faire à la FIA aujourd’hui et dans cette campagne présidentielle. On ne connaît pas le résultat aujourd’hui. Cela va dépendre du choix de 130 pays. Mon rôle, désormais, est de convaincre qu’avec mon passé de pilote automobile, de spécialiste dans les transports et la logistique, je suis l’homme qui peut réunir et unifier la FIA.