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Rosberg : « Mon principal adversaire ? Michael Schumacher »

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Il sera l’un des pilotes les plus attendus de la prochaine saison de F1, qui débute dans deux mois. Coéquipier du septuple champion du monde chez Mercedes GP, Nico Rosberg n’entend pas se laisser damer le pion par la légende « Schumi ». Même si le « jeunot » (24 ans) voue à son compatriote allemand un immense respect…

Nico, à quand remontent vos premiers contacts avec Ross Brawn (le patron de Mercedes GP, ndlr) ?
J’étais en contact avec plusieurs autres écuries. Avec Ross Brawn, ça a commencé il y a longtemps, à l’été 2009. A l’époque, l’écurie était encore « Brawn GP ». J’ai signé avec eux en espérant que ça se fasse avec Mercedes car je savais que c’était en bonne voie. Je n’ai pas été déçu !

Quitter Williams a-t-il été difficile ?
C’est vrai que je connaissais tout le monde. C’était vraiment devenu des amis, mais c’est la vie. J’ai eu de belles années avec eux, mais j’avais aussi hâte d’avancer et d’avoir une voiture performante. C’est ce que je retrouve chez Mercedes, donc partir n’a pas été un problème.

Williams est aussi l’écurie avec laquelle votre père avait été sacré champion du monde des pilotes en 1982…
C’est sûr que j’ai eu des avantages. Les médias se sont plus intéressés à moi, et c’est pareil pour les équipes de Formule 1 qui me regardaient un peu plus qu’un autre pilote.

Quelles sont les principales différences entre Williams et Mercedes ?
Il y a surtout beaucoup de points communs entre les deux écuries. C’est juste un cran au dessus dans certains domaines chez Mercedes. Ils poussent plus les limites. J’ai par exemple eu une présentation du secteur moteur de Mercedes il y a quelques jours, le travail qu’ils font est vraiment impressionnant. C’est très encourageant.

« Michael a bien fait de revenir »

Quand avez-vous su que Michael Schumacher allait être votre coéquipier ?
Je savais que des négociations étaient en cours, mais je l’ai appris juste avant que ça ne soit officiel. Et puis c’est quelque chose de tellement incroyable que jusqu’à la signature, on n’y croit pas trop en fait...

Vous le connaissiez avant ?
Un peu, car on a joué au football ensemble. Il est meilleur que moi d’ailleurs ! Mais bon, il jouait dans une équipe, moi je n’avais pas trop le temps de jouer au foot, j’étais pilote de F1. En tout cas, je pense qu’il a bien fait de revenir. Sa passion c’est de conduire, il reprend sa passion et il a raison. On s’en fout de l’image ! Il fait ce qu’il veut, et l’important c’est qu’il s’amuse dans la vie. Ça va être vraiment génial pour moi de piloter à côté de lui. Ce sera un gros challenge.

Vous avez signé chez Mercedes fin novembre. Un mois après, toute la lumière s’est braquée sur Michael Schumacher. Comment avez-vous vécu cette période ?
Il y a eu certains moments étranges à vivre. Mais ça n’a pas trop d’importance. Je suis là pour conduire. Les lumières, ce n’est pas important. Au sein de l’équipe, on m’accorde beaucoup de respect. J’ai fait des efforts pour m’intégrer et j’ai été très bien accueilli. C’est ce qui compte le plus, car c’est ce qui aura des effets sur mes performances cette saison.

« Schumacher est le numéro 1, mais mon préféré est Senna »

Ne vous-êtes vous pas senti relégué au second plan ?
C’est normal que l’intérêt soit différent pour quelqu’un qui est sept fois champion du monde. Mais tout le monde fait des efforts pour nous mettre sur un pied d’égalité. Ce sera le cas avec nos voitures. Nous serons traités exactement de la même façon, c’est très clair. Evidemment, le fait que Ross Brawn soit très proche de Michael Schumacher m’a fait douter, mais j’ai parlé avec Ross ces derniers jours et maintenant, je suis sûr qu’il n’y aura pas de différence entre Michael et moi. C’est la philosophie de Mercedes et c’est quelque chose de très important.

Cette égalité peut-elle durer toute une saison ?
Cela dépend… Si vraiment on est tous les deux devant et qu’on lutte l’un contre l’autre pour le championnat, alors oui, il faut que ça dure. Mais s’il n’y en a qu’un de nous deux qui lutte pour le titre, c’est bien sûr celui-là qui prendra le numéro 1 en fin de saison. C’est quelque chose de tout à fait normal. Mon principal adversaire sera mon coéquipier.

Michael Schumacher se donne trois saisons pour redevenir champion du monde. Pensez-vous l’être avant lui ?
Je ne sais pas (rires) ! Ça va surtout dépendre de la voiture. Mon objectif déjà, c’est de gagner des courses. Pour le championnat, on verra plus tard. J’ai déjà franchi un cap en signant chez Mercedes parce que j’ai maintenant la voiture gagnante, celle que je n’avais jamais eue jusqu’à présent. Je pense avoir fait de très bonnes choses avec une voiture qui ne méritait pas de faire des podiums…

Selon vous, qui est le plus grand pilote de l’histoire de la F1 ?
C’est difficile à dire. Schumacher est numéro 1. Ensuite je pense qu’on peut mettre Ayrton Senna puis Fangio. Mais c’est sûr que Schumacher est en tête ! De ces trois là, mon préféré est Ayrton Senna. Je parle souvent de Mikka Hakkinen mais ce n’est pas l’un des meilleurs de tous les temps. C’est juste quelqu’un que j’apprécie beaucoup.

Ces derniers jours Bernie Ecclestone (président de la FOM) a proposé de faire des raccourcis sur les circuits. Vous en pensez quoi ?
Des raccourcis ?

Pour favoriser les dépassements…
C’est très original ! Je ne vais même pas commenter…

Antoine Arlot