Mosley : « Les pilotes auraient dû être sanctionnés »

En exclusivité sur RMC, Max Mosley, président de la Fédération Internationale de l’Automobile, est revenu sur l’affaire McLaren.

Max Mosley, êtes-vous satisfait de la sanction infligée à McLaren (100 millions de dollars et tous les points au championnat du Monde des constructeurs retirés) ?
Personnellement, j’aurais préféré que les pilotes McLaren soient sanctionnés. Il aurait été plus logique de leur enlever les points au championnat du Monde. Il est difficile d’accepter qu’un pilote remporte le titre mondial avec une écurie qui est mêlée à cette affaire. Je ne suis pas satisfait mais la majorité des membres du Conseil Mondial souhaitaient que la bataille entre pilotes continue sur la piste jusqu’au dernier Grand Prix.

Les pilotes ont-ils une part de responsabilité dans cette affaire ? Oui. Quand un pilote rentre dans une écurie, il adopte la culture de celle-ci. Les mails que les pilotes se sont échangés en début de saison sont très clairs. Ils souhaitaient en savoir un peu plus sur les rouges (Ferrari). L’espionnage industriel était, apparemment, présent dans toute l’équipe McLaren. Le pilote n’allait pas dire : « Oh non, je ne veux pas rentrer dans ce jeu. ». Ce qui est bien, c’est que Fernando Alonso, après avoir démenti qu’il était au courant, nous a fourni l’information sur l’échange de mails. Sans son courage, nous serions toujours dans l’ignorance. Cela aurait été un désastre pour la Formule 1.

Aujourd’hui, suffit-il à un pilote de se dénoncer pour éviter la sanction de la FIA ?
La justice fonctionne ainsi. On allège la sanction quand on vous donne une information. Notre priorité est d’éliminer toutes les choses néfastes du milieu de la Formule 1. Pour moi, il n’y a aucun doute sur la culpabilité de McLaren. Quand vous lirez cette semaine (mercredi) le compte rendu complet de ce rapport, vous vous rendrez compte que nous ne nous sommes pas trompés.

McLaren peut-il être sanctionné en 2008 ?
La FIA doit être mesure d’assurer à toutes les autres écuries que le programme McLaren 2008 ne comporte pas d’éléments volés à Ferrari. Il faut donc faire une étude approfondie de la voiture. Cela s’annonce très difficile. Si nous sommes dans l’incapacité de donner cette assurance aux autres écuries, cela signifie qu’il y aura une part d’incertitude dans le championnat du Monde 2008. Et ça, nous ne sommes pas prêts à l’accepter. Nous serons fixés en décembre, une fois que toutes les informations seront réunies. Il sera alors temps de prendre une décision.

Julien Febreau