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Le temps se remBRAWNit…

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Moins en verve lors des deux dernières courses, l’écurie BrawnGP devrait briller de nouveau lors du Grand-Prix de Hongrie, disputé ce week-end sur le circuit du Hungaroring.

Récapitulatif d’une histoire désormais connue. BrawnGP, ex-Honda F1, tire un trait sur sa voiture-balai millésime 2008 pour se consacrer, un semestre avant tout le monde, à la recherche et au développement de la monoplace 2009, qui devient l’arme fatale du premier tiers de la saison. Sept premiers GP, et six victoires, aux mains d’un Jenson Button ressuscité.

Mais à Silverstone et au Nürbürgring, le playboy Anglais marque le pas : 6ème et 5ème positions, pendant que le taureau ailé RedBull moissonne à son tour et signe deux doublés (très) aisément. Alors quoi ? Baisse de régime ? Progrès substantiels de la concurrence, qui rattrape le retard technique ? Et quid de ces pontons toujours blanc immaculé, vierges de tout sponsor ? Brawn a-t-il les moyens de maintenir le cap sur la seconde moitié de la saison ? « Rien à voir avec un manque de développement ou une trésorerie insuffisante », lâche Ross Brawn. « Notre budget 2009 est bouclé. Nous nous accordons le temps de chercher un partenaire viable avec qui nous pourrons nous engager sur le long terme, précisément pour pouvoir assurer les programmes des saisons futures sereinement ». Il n’empêche, Brawn emmène chaque weekend 20 personnes de moins en piste que RedBull. « Mais nous misons sur la performance de la voiture avant tout », reprend le team manager Britannique. « A Budapest, nous arrivons avec des introductions aérodynamiques significatives ; nous allons y gagner en efficacité aéro, en adhérence et en équilibre général. Nous avons déjà bataillé pour arriver sur la grille cette saison, et je suis confiant sur le fait que nous saurons mener la bataille pour conserver la tête des deux championnats ».

En position de chassé, le prédateur semble pourtant perdre ses repères. Button ne cède pas à la panique, cependant. « L’écart entre RebBull et Brawn est plus faible qu’il n’en a l’air », martèle-t-il, comme pour s’en convaincre lui-même. « Certaines pistes conviennent mieux à notre machine que d’autres. Silverstone a été une course difficile, car nous n’avons jamais été en mesure d’exploiter nos pneumatiques. Les faibles températures et l’humidité ambiante de l’Allemagne n’ont fait qu’en remettre une couche ».

Des conditions plus chaudes sur le tourniquet hongrois suffiront-elles à remettre Brawn en selle tout devant ? « Je crois qu’on surestime un peu toutes ces histoires de température. Quand vous avez une bonne voiture, elle l’est partout. C’est tout », estime Sebastian Vettel, rival N°1 des pilotes Brawn GP. « Il est clair que nous avons fait du bon boulot et rattrapé le retard qui nous séparait de Brawn. S’ils ont moins évolué, je n’en sais rien. Mais j’imagine que oui, puisque nous avons récupéré du terrain ». « J’ai de super souvenirs de la Hongrie puisqu’il s’agit de l’endroit où j’ai signé ma toute première victoire en F1 », rétorque Button. « On revient dans des conditions favorables à notre compétitivité. Je ne veux pas faire de pronostics, mais c’est bien moi qui ai 21 points d’avance au championnat ». Le message est clair.

Le tortueux Hungaroring partage énormément de caractéristiques communes avec le tracé de Monaco. Sur lequel Brawn a brillé en mai. Oui, Brawn sera de retour ce week-end. Et aura à cœur de donner des migraines à RedBull avant la longue trêve estivale du mois d’août. On prend les paris ?

Guillaume Navarro (RMC Sport)