
GP de Monaco : Rosberg profite du bug chez Mercedes

Nico Rosberg profite du bug chez Mercedes, Lewis Hamilton malheureux - AFP
La magie (ou la cruauté) de Monaco a encore frappé ! Pour la troisième fois consécutive, Nico Rosberg a remporté ce dimanche le Grand Prix de Monaco, profitant d’une énorme bourde de Mercedes, qui a privé Lewis Hamilton d’une victoire quasi certaine. A voir son visage dépité après la course, nul doute que le Britannique doit encore se demander comment ce succès a pu lui échapper. Mais on le sait, en Principauté, le moindre fait de course peut tout chambouler.
On est au 64e tour, Lewis Hamilton compte plus de 15 secondes d’avance sur Nico Rosberg et Sebastian Vettel, quand Max Verstappen vient bouleverser à lui-seul ce sixième Grand Prix de la saison. A la lutte avec Romain Grosjean pour le gain de la 10e place, le pilote Toro Rosso réalise une « stupide manœuvre », selon les mots du Français, provoquant un violent accident. Le jeune Hollandais freine trop tard dans le virage Sainte-Dévote, touche la Lotus et termine à pleine vitesse dans le mur de pneus. S’il s’en sort indemne, le fils de Jos Verstappen oblige la sortie de la voiture de sécurité. Contre toute attente, Mercedes demande alors à Lewis Hamilton de rentrer aux stands pour changer ses pneus. Le leader est l’un des seuls à s’arrêter et assiste, impuissant, aux dépassements successifs de Nico Rosberg et Sebastian Vettel. Les huit derniers tours de course sont un calvaire pour le Britannique, qui concède même à sa radio que s’est « impossible » de dépasser la Ferrari de Vettel.
Wolf : « Notre algorithme était faux »
Dépité, Hamilton termine la course dans une grande colère, rejoignant même le podium au ralenti. Il arrive néanmoins à retrouver son calme au moment de monter pour la 76e fois de sa carrière sur la boîte. « On gagne ensemble, on perd ensemble, explique-t-il. L'équipe a été fantastique pendant toute l'année dernière. On va s'asseoir et parler de tout cela tranquillement. Je reviendrai l'an prochain pour gagner. »
Cible de tous les médias sur la ligne d’arrivée, Toto Wolff ne pouvait qu’admettre l’énorme faute commise par son équipe, mettant en cause une erreur de données des ordinateurs de course : « On a fait une erreur car notre algorithme était faux. Notre système disait qu’on avait de la marge pour faire un pit-stop additionnel, a expliqué le patron de Mercedes. Il y avait le risque que Vettel tente un coup avec les pneus super-soft sur les 13 derniers tours. Si on suit notre émotion, on perdra plus de courses que si on suit l’ordinateur. On a gagné beaucoup de courses avec nos datas. Aujourd’hui, on avait un problème. Je crois que ça ne laissera pas de trace. Le moment est très difficile maintenant car Lewis a perdu une course qui était la sienne. Nous, en tant qu’équipe, on est déçus de nos décisions et de notre système. On sortira plus fort de cet épisode. »
Rosberg : « Je n’ai jamais été plus chanceux »
Cette étonnante erreur de Mercedes n’a pas fini de faire jaser au sein de l’écurie, qui devait déjà gérer les relations tumultueuses entre ses deux pilotes. Au-delà de sa course « perdue », Lewis Hamilton relance, malgré lui, Nico Rosberg dans la course au titre de champion du monde (10 points séparent désormais les deux hommes).
Tout heureux du scénario, le pilote allemand se voulait malgré tout fair-play au terme des 78 tours du jour. « La chance du ‘’jamais deux sans trois’’ était avec moi aujourd’hui, admet le vice-champion du monde. Je n’ai jamais été plus chanceux que ça dans ma carrière. Dans le sport, j’ai appris quand même à accepter cette chance. Quand elle est là, il faut la prendre. Il faut en profiter et je suis donc content de ce côté-là. Après, Lewis méritait de gagner aujourd’hui car il a fait un superbe week-end. C’est un peu nul qu’il souffre comme ça maintenant. »
Grosjean mis hors de cause
Les commissaires de course ont mis Romain Grosjean hors de cause après l'incident de course qui l'a opposé à Max Verstappen, ce dimanche au 64e tour du Grand Prix de Monaco. Selon les commissaires, « la voiture 33 (celle de Verstappen, ndlr) a causé la collision. » Verstappen écope de cinq places de pénalité sur la grille de départ du prochain Grand Prix, le 7 juin prochain au Canada. Pas de quoi remonter le moral de Lewis Hamilton.