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Formule 1: l’espoir demeure pour la tenue du Grand Prix de France

Alors que les courses sont annulées ou reportées à cause du coronavirus, repoussant à chaque fois le lancement de la saison de Formule 1, le Grand Prix de France a bon espoir d’y échapper.

Difficile de savoir quand la saison de Formule 1 débutera. Pour le Grand Prix de France, prévu les 26, 27 et 28 juin sur le circuit Paul Ricard, au Castellet, même son de cloche: "Aujourd’hui, personne ne peut dire si le week-end de course aura lieu aux dates indiquées", prévient Eric Boullier, le patron du Grand Prix de France. Deux fois par semaine, depuis Londres où il est confiné à cause du coronavirus, l’ancien "Team Principal" de Lotus ou McLaren appelle l’ensemble de ses collaborateurs pour envisager tous les scénarii possibles et imaginables.

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Ouvrir la saison 2020 de Formule 1

"Nous sommes tous en télétravail, indique-t-il. Nous discutons entre nous et avec la FOM qui gère les intérêts commerciaux de la Formule 1. Nous scrutons l’évolution de l’épidémie en Angleterre (sept écuries y sont basées: Mercedes, Red Bull, McLaren, Renault, Racing Point, Haas et Williams), en Italie (deux écuries y sont basées: Ferrari et Alpha Tauri), en Suisse (Alfa Romeo y possède son siège) et bien sûr en France?" S’il espère que le Grand Prix hexagonal sera maintenu "parce que cela voudra aussi dire que la situation sanitaire en Europe se sera considérablement améliorée", dans un coin de sa tête, le Mayennais rêve de pouvoir ouvrir la saison 2020 de F1.

Pour l’instant, la première course doit se tenir au Canada, mais le continent américain est actuellement frappé par l’épidémie de coronavirus. De nombreux cas ont été recensés en Amérique du Nord, et Justin Trudeau, le Premier ministre canadien, a demandé à toutes les entreprises non-essentielles de suspendre leurs activités. Le circuit Gilles Villeneuve n’étant pas permanent, celui-ci nécessite des travaux assez importants, ce qui n’est pas le cas du tracé varois, fermé il est vrai à ce jour, mais qui accueille des courses tout au long de l’année, contrairement à son homologue de l’île Notre Dame. Dans ce cas de figure, le Grand Prix de France pourrait rapidement figurer tout en haut du calendrier F1, et se positionner en tant que Grand Prix d’ouverture de l’exercice 2020.

Le report, une solution envisageable ?

Tout cela reste de la fiction pour l’instant. Ce qui ne l’est pas en revanche, c’est l’incidence – logique - de l’épidémie de coronavirus sur la billetterie. "Si nous comparons la vente de billets actuelle par rapport à l’année dernière, il est clair que nous sommes en baisse. Mais nous nous y attendions. Les gens n’ont pas la tête à cela et surtout, n’ont aucune visibilité sur l’avenir", constate l’homme de 46 ans, avant d’ajouter "qu’une assurance annulation est prévue lorsqu’un billet est acheté". "Dans le cas où le Grand Prix n’aurait pas lieu ou serait reporté, le spectateur sera remboursé en totalité", assure-t-il. Le report, justement, est une solution qu’il faut envisager.

D’un point de vue météorologique, si la course se tenait à l’automne, cela ne poserait pas de problème. Cependant, il pourrait y avoir un autre souci, celui de la disponibilité de la piste. "Le circuit Paul Ricard est un des tracés, si ce n’est le tracé le plus utilisé au monde. Nous louons la piste. Et si nous devions décaler la date du Grand Prix, cela pourrait nous coûter très cher", déclare Eric Boullier. Quid du huis clos, comme ce devait être le cas pour Bahreïn, avant l’annulation totale de l’événement ? Une source proche du dossier assure que ce scénario est difficilement envisageable dans la mesure ou le modèle économique de l’événement repose sur le "ticketing".

Lucas Vinois