
Ferrari: Sainz, Ricciardo, Bottas... les pistes pour remplacer Vettel
La saison 2020 de Formule 1 n'a pas encore débuté, mais le mercato pour 2021 est déjà bien entamé. Ferrari a annoncé ce mardi matin le départ de Sebastian Vettel à la fin de l'année. Le pilote allemand de 32 ans, quadruple champion du monde avec Red Bull de 2010 à 2013, n'a pas trouvé de terrain d'entente lors des négociations pour une prolongation de contrat. Sevrée de titre depuis le sacre constructeurs en 2008, l'écurie italienne doit donc s'activer pour trouver un remplaçant.
Le choix de Ferrari, s'il n'a pas été déjà anticipé, devrait notamment dépendre de ce qui a été promis à Charles Leclerc. Auteur d'une excellente première saison en rouge, le prodige monégasque de 22 ans a obtenu en décembre dernier le renouvellement de son contrat jusqu'en 2024. Ses dirigeants lui ont-ils promis un statut de leader absolu? Ont-ils ainsi l'intention de lui accoler un pilote au rôle de numéro deux bien établi?
Il n'est pas impossible que la marque au cheval cabré ait l'intention, dans le but de revenir le plus vite possible au plus haut niveau, de fonctionner avec deux pilotes libres de se faire concurrence. À l'instar du duo Hamilton-Rosberg chez Mercedes. Le nom de l'heureux élu en dira long sur la stratégie adoptée.
Carlos Sainz Jr en pole
À en croire la presse étrangère, le grand favori est Carlos Sainz Jr. En fin de contrat avec McLaren au terme de cette saison 2020, le pilote espagnol, fils de l'illustre champion de rallye du même nom, serait déjà en discussions avancées avec Ferrari. Il est même question d'un accord de principe, avec prise de décision dans les mois à venir. Ses prétentions salariales peu gourmandes, inférieures à 10 millions d'euros par an, joueraient en sa faveur, selon la Gazzetta dello Sport.
À 25 ans, Carlos Sainz Jr a prouvé la saison dernière qu'il était capable d'être performant, ainsi que de développer et tirer tout le potentiel de sa monoplace montée en puissance tout au long de l'année. Il a ainsi fini sixième, juste devant Pierre Gasly et Alexander Albon qui se sont partagés un siège chez Red Bull. Le Madrilène n'a eu aucun problème à dominer Lando Norris, son coéquipier novice mais néanmoins talentueux. Surtout, il s'est offert le premier podium de sa carrière au Brésil. C'est aussi le seul, en 102 courses. Un point faible, par rapport à ses principaux concurrents. Il convient aussi de rappeler qu'il était encore dominé par Nico Hulkenberg en 2018, chez Renault.
Daniel Ricciardo, le contrat tant attendu
C'est l'autre grand favori. Daniel Ricciardo, 30 ans, est lui aussi en fin de contrat au terme de l'année 2020 avec Renault. Cette collaboration, qui avait surpris tout le monde à son annonce, est finalement déjà jugée décevante à cause des médiocres capacités de développement du constructeur français. Par précaution, l'Australien s'était gardé les portes ouvertes en paraphant un bail de courte durée. Ferrari semble donc être la grande opportunité du début de sa fin de carrière. Il n'est cependant pas en position de force, à cause de son salaire actuel très élevé.
Ses qualités intrinsèques peuvent paradoxalement lui poser problème aussi, dans le cas où Ferrari ne voudrait pas faire d'ombre à Charles Leclerc. Car les sept victoires, trois pole positions, vingt-neuf podiums rappellent que "Dany" sait être rapide en plus d'être reconnu comme l'un des meilleurs pour les dépassements. Lors de sa première année chez Red Bull (2014), il avait poussé dehors Sebastian Vettel. Il a ensuite su rivaliser avec Max Verstappen, chouchou intouchable des dirigeants de la firme aux boissons énergisantes.
Par ailleurs, bien que cela paraisse secondaire, Ferrari obtiendrait sans aucun doute un gain significatif en termes d'image avec Daniel Ricciardo, l'un des personnages du paddock les plus appréciés du public pour sa bonne humeur et ses shoeys (champagne dans la chaussure, sur les podiums).
Valtteri Bottas peut-il créer la surprise?
Un troisième nom est également cité avec insistance, bien que ce dossier paraisse plus complexe à tous les niveaux. Il s'agit de celui de Valtteri Bottas. Lui aussi sera libre tout engagement en fin d'année et il est assurément une valeur sûre. Remarqué chez Williams (2013-2016), le Finlandais de 30 ans fait le travail qui lui est demandé avec Mercedes. Il est, certes, souvent battu par Lewis Hamilton, mais ce dernier a désormais les pleins pouvoirs.
Mais alors quel serait l'intérêt pour lui de signer chez Ferrari, où l'avenir s'appelle Charles Leclerc? Maranello pourrait le convaincre avec un bon salaire et une meilleure considération avec un statut minimum de "pilote 1,5". Enfin, le vice-champion du monde ne doit pas exclure le risque d'être poussé vers la sortie par Mercedes dans une volonté de promouvoir un jeune talent comme George Russell.
Quid des autres pistes?
Quant aux autres noms qui circulent, les probabilités semblent très maigres. Le Mexicain Sergio Pérez, actuellement chez Racing Point, est issu de l'académie de jeunes pilotes Ferrari. Un pré-contrat semblait proche pour 2014, mais rien n'a abouti. Ses huit podiums plaident en sa faveur, mais son pilotage agressif sur la piste, y compris avec ses coéquipiers, constitue un gros bémol. L'hypothèse de l'Italien Antonio Giovinazzi (26 ans - Alfa Romeo) est à écarter, en raison de son inexpérience et de son mauvais bilan face à Kimi Raikkonen la saison passée.
Reste une option, qui ruinerait à coup sûr les bookmakers: Lewis Hamilton. Le sextuple champion du monde n'a pas encore prolongé avec Mercedes. Mais la relation est au beau fixe et Ferrari devrait, afin de réaliser ce gros coup, casser sa tirelire pour le salaire, tenir de grandes promesses pour sa monoplace et devoir gérer une lutte d'influence entre le Britannique et Charles Leclerc. Sans doute trop complexe.