
F1: Sept écuries "choquées" par l'accord entre la FIA et Ferrari
La guerre est déclarée. A neuf jours du début de la saison, toutes les écuries de F1 - à l’exception d’Alfa Romeo et Haas (soutenues par Ferrari) - s’unissent contre la Fédération internationale de l’automobile (FIA) et Ferrari. McLaren, Renault, Racing Point, Alpha Tauri et Williams ont suivi l’initiative de Toto Wolff, le directeur général de Mercedes. Dans un communiqué commun publié ce mercredi, ces sept équipes se disent "choquées" et protestent "contre l’accord confidentiel trouvé" vendredi dernier pour "conclure l’affaire" des moteurs de la Scuderia.
L’histoire remonte à la saison 2019. Les écuries ont rapidement émis des doutes sur la vitesse de pointe de la voiture rouge. La suspicion s’est étendue à certains commissaires de la FIA, s’interrogeant sur un dépassement du débit de carburant autorisé et une surprenante utilisation d’huile.
Avant les qualifications du GP des Etats-Unis, la FIA a durci la règle. Et surprise, les moteurs de Ferrari ne vrombissaient plus de la même manière. Max Verstappen (Red Bull) en avait d'ailleurs profité pour ironiser le lendemain, après la course ratée des Ferrari : "C'est ce qui arrive quand on arrête de tricher!" Mais c’était trop tard pour les Rouges. Au Brésil, la FIA a lancé son enquête.
"Nous le faisons au nom des fans"
Les adversaires s’attendaient donc à voir l'écurie Ferrari sanctionnée durement. Mais vendredi dernier donc, la FIA et la Scuderia ont conclu à toute vitesse un accord, sans donner la moindre explication. Un verdict étrange, sur le fond et sur la forme. Tombé quelques heures avant la fin des essais hivernaux à Barcelone, il a sidéré toutes les équipes.
"Un régulateur sportif international, peut-on lire dans le communiqué, a la responsabilité d’agir avec la plus grande exigence de gouvernance, d’intégrité et de transparence". Une décision qui sonne comme une volonté de passer sous silence la triche de l’écurie la plus titrée de l’histoire (15 titres constructeurs).
Le communiqué se poursuit dans ce sens: "Nous déclarons notre engagement partagé dans la quête d’une transparence complète et véritable, afin d’assurer que notre sport traite tous les concurrents équitablement et dans les règles. Nous le faisons au nom des fans, des participants et des acteurs de la F1."
Pourtant, il existerait une autre justification de l'accord. La FIA aurait décidé de le conclure rapidement en raison de son incapacité à prouver la faute de Ferrari. Mais le règlement stipule également qu’une écurie doit pouvoir prouver à tout moment aux commissaires la conformité de sa monoplace…
Une éternelle question resurgit alors avec cette affaire. Que serait la F1 sans Ferrari? Le cheval cabré reste la marque la plus célèbre du championnat, un étalon indispensable qu'elle aurait du mal à punir. Pas de quoi justifier la triche selon les écuries, qui se réservent "le droit de demander réparation en justice." Les prochains jours s’annoncent pour le moins... agités.