
F1: que vaut réellement Mick Schumacher qui a débuté avec Ferrari?

Mick Schumacher, au volant de Ferrari - @ScuderiaFerrari - Twitter
Le bond dans le passé est immédiat. "Un Schumacher. Une Ferrari." Le tweet sobre du compte de la Formule 1 ce mardi rappelle les heures de gloire du pilote allemand Michael Schumacher, sept fois champion du monde avec la Scuderia (1994, 1995, 2000, 2001, 2002, 2003 et 2004). Mardi à Bahreïn, le fils Mick a pris la relève. Pour sa première avec Ferrari, le pilote de 20 ans était au volant pour une séance d'essais privés.
Bosseur comme son père
Au centre de l’attention. "Avec son nom de famille et en tant que fils de Michael, il y a certainement des liens qui se font et des attentes le concernant", a déclaré Sebastian Vettel, cinquième du Grand Prix de Bahreïn avec l’écurie italienne, le week-end dernier à son égard. "Il a une éthique de travail comparable à celle de son père", note d’ailleurs le journaliste Julien Billiotte, spécialiste F1 chez Auto Hebdo.
"C’est un gros bosseur, il va chercher le détail", poursuit-il à propos du pilote de 20 ans, dont les débuts en F2 ont été mitigés à Bahreïn. Huitième lors de la première course, il a achevé la seconde en sixième position… malgré la pole. Frustrant. Même si Schumacher a terminé deuxième meilleur rookie (débutant) du Grand Prix.
Un véritable diesel
"C’est un peu compliqué de le juger, présageait Michael Schmidt, journaliste allemand spécialiste de F1, avant les essais du pilote. Car il a eu un début de saison moyen l’an passé et, au milieu, il s’est grandement amélioré en gagnant tout du jour au lendemain."
"Puis, à la fin de la saison, il est revenu à un niveau moyen, enchaîne Schmidt. Donc c’est un peu difficile de juger vraiment à quel point il est bon." Car c’est un véritable diesel. Aussi bien sur une saison que dans l’évolution de sa carrière. A vingt ans, Schumacher débute en F2 quand un Max Verstappen a fait ses débuts en F1 à 17 ans. Certes, il est difficile de rivaliser avec un tel talent mais c’est un indicateur.
Loin du talent de Verstappen
Verstappen, "c’est de la dynamite, c’est de la sensation immédiate, abonde Billiotte. Dès qu’il a mis les fesses dans une monoplace, on a su que c’était un talent spécial. Alors que Mick Schumacher c’est plutôt un diesel, il s’est révélé au fil du temps, il n’est pas du tout dans la même dynamique." Même si Ferrari a souhaité lui offrir de tester sa monoplace mardi à Bahreïn.
"Au vu de la façon dont il s’est développé ces dernières années, Mick Schumacher mérite ce qui lui arrive", a d’ailleurs souligné Vettel. "Il y a quatre journées de tests dans la saison, précise Billiotte pour justifier la présence du fils du septuple champion du monde au volant d’une Ferrari. Sur deux de ces journées, les écuries sont obligées d’aligner des jeunes pilotes qui ont pris le départ de moins de deux GP."
"En même temps, ces tests participent au développement de la monoplace actuelle donc on n’aurait pas confié le volant de la Ferrari et, le lendemain (mercredi), de l’Alfa si les écuries ne pensaient pas qu’il était capable de faire le job", positive le journaliste spécialiste de F1.
La F2, le "vrai révélateur"
"Il est encore très jeune et, s’il fait une bonne saison en F2, il aura le support nécessaire pour arriver [en F1] un jour, résume notre consultant Adrien Tambay. Mais il faut lui laisser le temps d’aller faire ses résultats et d’aller gagner ce titre de F2, c’est quelque chose de presque indispensable." Les avis sont unanimes. "Le vrai révélateur, ce sera la saison de Formule 2 en 2019", conclut Billiotte. Prochaine étape du 26 au 28 avril à Bakou (Azerbaïdjan).