
F1: "Mon rêve est d’être champion du monde", clame Théo Pourchaire après ses essais avec Alfa Roméo
Le moment tant attendu est arrivé le 21 octobre dernier pour ce jeune pressé. Théo Pourchaire (19 ans), grand espoir du sport automobile français, a effectué ses premiers tours à bord d’une Formule 1 lors des essais libres du Grand Prix d’Austin avec Alfa Romeo. "C’était incroyable, une superbe expérience, savoure-t-il au micro de RMC Sport. Une belle opportunité. Il n’y avait pas beaucoup de tours mais c’est très important, c’est hyper médiatisé. Ils étaient contents de mon travail. Globalement, c’était top."
Cette étape attendue dans sa progression n’est pas une finalité pour le natif de Grasse qui espérait un baquet dès la saison prochaine. Il devra attendre encore avant d’être titulaire même s’il deviendra pilote de réserve au sein de l’écurie de la marque italienne. A Austin, puis au Mexique, il a déjà beaucoup engrangé. "J’essayais d’apprécier chaque seconde, chaque minute parce que c’est allé très vite, ajoute-t-il. Il y avait une quinzaine de tours. Le premier but était de travailler avec l’équipe qui avait essayé pas mal de choses sur ma voiture. Ils étaient contents, j’ai fait des tours corrects, ça leur a servi. (...) J’étais assez proche de mon coéquipier, Guanyu Zhou, en qualifs et en course. Je suis globalement content et eux aussi étaient contents. Ils m’ont dit: ‘Théo, c’est pas mal, on a pu tester des choses’. Et c’est le plus important."
En attendant, il étudie ses options pour la saison prochaine. Alors qu’il ne semblait pas partant pour repartir en Formule 2, il laisse cette porte ouverte, tout comme celle d’évoluer en Super Formula, comme le fit avant lui Pierre Gasly avant d’embrasser une carrière en F1. "Il y a plusieurs options, confie-t-il. Peut-être que je ne ferai rien à côté du rôle de pilote de réserve avec Alfa. L’autre possibilité est d’avoir un championnat à côté, de pouvoir rouler, de faire des courses, des départs, des pits stop (arrêts au stand, ndlr), avoir le stress, de continuer la vie de pilote, c’est important. Le simulateur c’est bien mais ce n'est quand même pas la réalité. Mon rôle principal sera pilote de réserve, aider l’équipe à gagner en performance et être là si jamais il y a besoin."
Dans un futur proche, il se tourne vers le dernier rendez-vous de la saison à Abu Dhabi en Formule 2 où il doit encore sécuriser sa deuxième place du général après avoir laissé filer le titre vers le Brésilien Felipe Drugovich. Avant de rempiler dans la catégorie? "Je fais partie de la Sauber académie, à la fin ce sera une décision commune, rappelle-t-il. Chacun a son opinion, ses options, c’est hyper important de discuter avec tout le monde. On est en discussions avec Fred (Vasseur, directeur de l’écurie) notamment et s'il y a un beau contrat et une belle option, pourquoi pas refaire de la F2? Je n’ai que 19 ans, je resterai encore l’un des plus jeunes l’an prochain. Chaque année je suis le plus jeune (rire) mais c'est une bonne chose d’avoir ce temps d’avance."
"Je vais travailler sur plein d’aspects: le mental, ma performance en qualifications, le travail avec l’équipe, les relations humaines"
Lui a un objectif: trouver un baquet en 2024 avec de très grosses ambitions dans la catégorie reine. "C’est le plus important de se préparer pour 2024, lance-t-il. Mon rêve est d’être en F1, d’être champion du monde de F1. Il faut déjà y accéder et je me prépare à fond pour ça." Pour cela, il devra muscler son rapport avec les équipes, comme l’a invité à le faire faire Frédéric Vasseur. "Je vais travailler sur plein d’aspects: le mental, ma performance en qualifications, le travail avec l’équipe, les relations humaines, énumère-t-il. Il y a tellement de choses à travailler. C’est important d’être plus un leader d’équipe. Après ce n’est pas simple, je suis assez jeune et je ne travaille qu’avec des personnes qui sont plus âgées que moi, qui ont beaucoup plus d’expérience. Même mes coéquipiers sont souvent plus vieux. Ce n’est pas simple mais il faut réussir à s’imposer dans ce sport et il a totalement raison sur cet aspect. Je travaille dessus, ça va le faire. Si j’améliore ça, ce sera une bon pas en avant."
Il a notamment pu étudier l’approche du très expérimenté Valtteri Bottas, pilote Alfa, ou Kimi Räikkönen, ancien pilote de l’écurie retraité depuis 2021. "C’est important de voir comment ils travaillent avec l’équipe, remarque Pourchaire. Lors des deux week-ends comme pilote de réserve à Austin et Mexico, j’ai fait tous des briefings et débriefings, j’ai pu voir comment ils parlaient aux ingénieurs, aux mécanos, comment ils discutaient avec Fred (Vasseur). C’est intéressant parce que Valtteri est multiple vainqueur de Grands Prix, a fait une très belle carrière. Il a cette expérience et j’essaie de tout regarder et prendre ce qui m'intéresse." Avant de leur prendre leur place? "Je ne leur dis pas directement mais je pense qu’il faut qu’il soit au courant de ça", conclut-il dans un large sourire.