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F1: le casse-tête du calendrier qui s’annonce

Après l’annulation ou le report des sept premiers Grands Prix de la saison en raison du coronavirus, la FIA se voit dans l’obligation de procéder à la refonte de son calendrier. Et ce n’est pas une mince affaire.

Un sacré casse-tête attend la FIA (Fédération Internationale de l’Automobile) et la F1, celui de recaser un maximum de Grands Prix dans un temps imparti, soit avant la fin de l’année civile. Deux week-ends de course ont d’ores et déjà été annulés à cause du coronavirus: l’Australie et plus récemment Monaco. En revanche, les étapes à Bahreïn, au Vietnam, en Chine, aux Pays-Bas, en Espagne et en Azerbaïdjan, elles, sont reportées.

Il va donc falloir leur trouver une place dans un calendrier complètement chamboulé. Certes, il y aura au minimum quatre courses de moins cette saison, "entre 15 et 18" a annoncé Chase Carey, contre 22 si tout s’était passé comme prévu. Mais le temps presse. La saison ne commencera pas avant le mois de juin.

Et même si la pause estivale n’existera pas cette année – les équipes observent actuellement leur "shut down" (exceptionnellement entre mars et avril au lieu d’août), soit la fermeture des usines pendant une période de 21 jours – pour libérer des week-ends et placer des courses dessus, l’équation à plusieurs inconnues s’annonce difficile à résoudre.

Des certitudes et beaucoup de zones d'ombre

En moyenne, le montant à payer pour figurer au calendrier du championnat du monde de Formule 1 est de 25 millions d’euros. Certains payent beaucoup plus, l’Azerbaïdjan par exemple. D’autres beaucoup moins, comme le Brésil. Cette manne financière, Chase Carey, le président de Formula One Group, ne peut s’en couper.

Il a donc tout intérêt à ce que le maximum de courses puisse avoir lieu. Si la saison commençait mi-juin, ce qui paraît peu probable, il y aurait 24 semaines jusqu’à la date prévue pour le dernier Grand Prix à Abu Dhabi (29 novembre). Nul doute que la course aux Emirats va être déplacée. En revanche, elle clôturera la saison à coup sûr, puisque l’état paye cher pour ce privilège.

Reste à placer les autres manches du championnat. Avec forcément des difficultés liées aux spécificités de chacun. Impossible d’aller en Chine en fin de saison pour cause de mousson. Bahreïn et Abu Dhabi ont un pacte de non-concurrence dans la région. Il n’est donc pas envisageable de les placer relativement près dans le calendrier. Quid de Zandvoort, qui avait négocié pour son retour au calendrier, la place prisée de premier Grand Prix européen.

Entre 1976 et 1985, la course se tenait en août. La météo y est clémente. Pourquoi pas l’inscrire à cette période ? Enfin, quelles courses pourraient passer à la trappe ? Les "mauvais payeurs" et circuits en fin de contrat seront visés. L’Espagne, qui peine à remplir ses tribunes depuis la retraite de Fernando Alonso, et qui n’est pas liée avec le championnat du monde de Formule 1 au-delà de la saison 2020, sera vraisemblablement visée. Il faudra en trouver au moins une autre.

Lucas Vinois