
F1 : Jules Bianchi raconté par son ami Adrien Tambay

Jules Bianchi - AFP
Adrien, vous aviez noué une relation particulière avec Jules Bianchi…
Oui, c’était devenu mon meilleur ami sur les circuits, surtout durant l’année qu’on a passée chez ART en Formule 3. On a vécu les hauts et les bas ensemble, on a partagé les fous rires et des aventures en dehors du sport automobile. Au-delà d’être un exemple sur la piste, Jules était quelqu’un d’extraordinaire en dehors. Je ressens simplement une grande tristesse. Même si j’avais essayé de m’y préparer, ça reste très dur de réaliser qu’on ne partagera plus de moments ensemble.
Beaucoup de gens louent cette capacité qu’il avait à garder d’excellentes relations dans un milieu très concurrentiel…
Sa première qualité était l’intelligence. Elle lui amené cette humilité et, au final, il parvenait à séparer la piste et l’extérieur. Il arrivait à écouter et à prendre de tout le monde, même de pilotes moins bons que lui. Il avait ce truc qui fait qu’il allait réussir quelque chose de grand dans sa carrière en Formule 1. J’étais son premier adversaire mais c’était aussi un exemple. On a tellement rigolé pendant cette année passée ensemble. Je ne sais pas si ça a été positif pour moi mais j’ai tellement de souvenirs avec lui, vous ne pouvez pas imaginer Après, on ne s’est plus lâché. C’est vraiment compliqué de comprendre pourquoi une chose comme ça est arrivé à ton pote.
« Jules n’a jamais changé »
En quoi son talent était-il particulier ?
Sur la piste, c’était quelqu’un de très incisif, capable de faire des tentatives de dépassement incroyables, mais toujours avec l’objectif très clair de dépasser et rien d’autre. Il était toujours très propre. Il avait le bon équilibre et tu voyais que c’était quelque chose de spécial, qui force le respect même en étant son adversaire. Il n’y a pas beaucoup de gens comme Jules.
Vos relations avaient-elles changé quand il a commencé à faire son trou en F1 alors que vous vous dirigiez vers le championnat DTM ?
On discutait autant de DTM que de Formule 1. Il n’y avait aucun sentiment de supériorité. Je connais plein des pilotes de F1 et je sais à quel point ça peut être facile de prendre la grosse tête. Mais Jules restait toujours avec le même groupe d’amis. Il n’a jamais changé et c’est ça qui faisait sa force. C’était vraiment quelqu’un d’exceptionnel et c’est pour ça qu’il réussissait.