
F1: Ferrari et Alpha Tauri privées du Grand Prix d'Australie?
"C’est un énorme désavantage." Franz Tost, directeur d’Alpha Tauri, est un homme en colère. Pourtant en général, à cette période de l’année, les écuries de Formule 1 ne s’inquiètent que de leurs performances en piste. Mais cette saison, la priorité est plutôt de savoir comment contourner la règle de la quatorzaine imposée aux voyageurs italiens ou passés par le pays, à leur arrivée en Australie (Grand Prix du 13 au 15 mars).
Une restriction à l'impact grandissant dans les sports mécaniques. Après l'annulation de la première course de Moto GP au Qatar, et le report de la deuxième en Thaïlande, la Fédération internationale de l'automobile (FIA) doit aussi trancher. L’organe directeur avait bien décidé du report de la quatrième levée du championnat du monde de F1 en Chine, point de départ de l’épidémie. Mais désormais, c’est la capacité des écuries italiennes à rejoindre le circuit d’Albert Park qui inquiète les dirigeants.
Interrogé par le magazine britannique Autosport, Franz Tost juge "injuste" une décision selon laquelle la course de Melbourne ait possiblement lieu sans deux des dix équipes. Ces deux écuries sont donc italiennes: Ferrari et Alpha Tauri, le nouveau nom de Toro Rosso. Elles sont même basées au cœur de la zone la plus touchée par le coronavirus en Europe: le nord de l’Italie, à Maranello et Faenza.
Un problème de pneus?
Mais d’après Ferrari, par la voix de son directeur Mattia Binotto, l'effet coronavirus ne s'arrêterait pas à deux victimes isolées. "Ce ne sont pas que deux écuries. Nous fournissons également Haas et Alfa Sauber, alors cela concernerait quatre équipes au total." De son côté, la FIA a encore affirmé ce lundi "suivre de près l'évolution de la situation" et assure qu'elle "prendra, si nécessaire, toute mesure indispensable pour protéger la communauté mondiale du sport automobile et son public."
Autre interrogation inattendue, les pneus. "On doit aussi comprendre le problème Pirelli", ajoute Binotto. Le fournisseur des gommes du championnat du monde est italien, lui aussi, et installé dans le nord du pays, lui aussi (à Milan). Le déploiement des salariés de Pirelli en Australie poserait ainsi le même problème que pour les pilotes et les écuries.
Quant au classement, personne ne sait encore comment la FIA gèrerait le problème. "Si des équipes ne peuvent pas courir, poursuit Tost, ce serait injuste pour le début de saison." Mais, malgré la menace visant aussi le GP du Vietnam (3-5 avril), l'Autrichien reste "optimiste sur le fait que les 22 Grands Prix aient lieu. En novembre et décembre, nous avons beaucoup de temps pour disputer ces courses, pendant le break du mois d’août aussi."