
Deschaux : « La F1 n’est pas morte en France »

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Nicolas Deschaux, en tant que président de la Fédération Française du Sport Automobile (FFSA), quelle est votre réaction après l’annonce du groupe Lagardère hier de renoncer au projet Disney – Val d’Europe ?
Le projet Disney était un projet plein d’ambitions, qui avait d’ailleurs initialement été avancé par la FFSA. Ce projet avait le grand mérite de plaire à M. Ecclestone (le "grand argentier" de la F1, ndlr). Cependant, suite à une certains nombres de difficultés, il avait fallu reconfigurer un petit peu le business plan et la problématique du circuit. Lagardère et Disney n’ont notamment pas pu s’appuyer sur les soutiens des collectivités, comme ils l'escomptaient. La Fédération prend acte. On reste le plus positif possible dans ce dossier, car il y a encore d’autres projets.
A l’inverse de ce qu’on peut lire partout, la F1 n’est donc pas morte en France ?
La problématique se pose en terme de date et de calendrier. Le projet Disney avait une faisabilité 2010. Aujourd’hui se pose la question pour 2011. Mais bien évidemment que la F1 n’est pas morte en France. On va continuer avec d’autres projets.
D’après les contacts que vous avez eus avec Bernie Ecclestone, pouvez-vous nous dire si d’autres projets pourraient aussi le satisfaire en France ?
C’est un peu hâtif pour le dire. Il connaissait surtout le projet Disney. Aujourd’hui, il faut continuer d’avancer pour être en mesure de lui proposer quelque chose d’innovant, et qui soit aussi en phase avec ses attentes et sa vision marketing de ce qu’est un grand-prix du futur. A nous d’être inventifs, à nous d’être pro-actifs. Tous les acteurs, dont Lagardère j’imagine, vont continuer à chercher d’autres pistes. Sauver le grand-prix de France est un enjeu national qui doit mobiliser, non seulement tous les acteurs du sport automobile, mais aussi les pouvoirs publics et la fédération.
Est-ce ce que vous déplorez le plus ? Le manque de soutien des collectivités et de l’Etat…
C’est difficile mais en même temps, on ne peut pas échapper au réflexe de réalisme vu le contexte actuel. Il faut se battre, à nous d’être innovants. L’Etat a ses contraintes, à nous de trouver la voie moyenne entre un partenariat public-privé pour avoir de nouveau un grand-prix de Formule 1 en France.
2009-2010, cela fait tout de même deux années sans grand-prix en France. Cela ne vous inquiète-t-il pas ?
On est face à ce que j’appelle une délocalisation sportive. A nous de nous battre contre cela. Le facteur temps ne joue évidemment pas en notre faveur, mais si on trouve un vrai beau projet, bien ficelé, et que Bernie Ecclestone est d’accord avec ça : il signera le contrat. Le jour où ce sera fait, le grand-prix de France sera sauvé.