Chevrier : « Pourquoi pas, mais je n’y crois pas »

La FIA enquête sur de supposées manœuvres illicites de l’écurie Renault lors du Grand-Prix de Singapour 2008. Denis Chevrier était à l'époque responsable des équipes moteur du team Renault. Il nous donne son opinion sur cette affaire…

Denis Chevrier, aviez-vous entendu parler d'une telle histoire à l'époque ?
A titre personnel, je n’ai jamais eu connaissance de quelconque manœuvre ou stratégie pendant le Grand-Prix de Singapour 2008. En même temps, il est évident que ce genre de choses se traite seulement entre quelques paires d’yeux.

Mais est-ce plausible selon vous ? Un team manager peut-il vraisemblablement demander à un pilote de provoquer un accident pour avantager son autre pilote ?
Pourquoi pas ?! Mais en tant que collaborateur Renault, si une telle démarche a existé, je peux vous assurer qu’elle a été faite en radicale opposition avec l’attitude légaliste de Renault. Renault ne peut pas se permettre d’être un tricheur. (Si cette affaire se révèle vrai), ce serait vraiment en complète opposition avec la philosophie de l’écurie Renault, ou en tout cas telle que je la connais.

Vous connaissez bien Nelson Piquet Jr. Est-il est capable d'accepter un tel ordre ?
Il faut se rappeler des niveaux de difficulté que rencontrait Nelson Piquet à l’occasion de ce Grand-Prix de Singapour, le quinzième de l’année. On approchait de la fin de la saison 2008, une saison difficile où Nelsinho (Piquet) était mis en cause pour une reconducation l’année suivante. Donc il pouvait être dans une situation de fragilité, ça c’est une réalité. Par contre, je ne vois pas pourquoi Fernando Alonso aurait été dans un coup pareil. Lui a simplement fait sa course.

Propos recueillis par Jean-Luc Roy (RMC Sport)