
Button super (Jen)sonique

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Jenson Button ne pouvait pas s’y prendre de meilleure manière. Avec cinq victoires en six courses, plus une troisième place, le Britannique s’est placé en position de force à l’heure de renégocier son contrat. Alors qu’il émargeait à environ 12 millions d'euros chez Honda, l’actuel leader du championnat du monde avait consenti à une baisse de plus de trois-quarts de son salaire et avait abandonné ses primes aux résultats pour s’asseoir dans le baquet d’une Brawn GP.
L’exceptionnel début de saison du pilote de 29 ans a poussé Brawn a lui déposer nouvelle une offre de contrat de trois ans sur sa table avec une sérieuse réévaluation de salaire. Nick Fry justifie cette offre anticipée : « Il fait un travail formidable cette année, et gagnera encore, affirme le directeur exécutif de l’équipe. Nous devons tenir compte du fait que des équipes vont vouloir lui faire de grosses offres financières et de son statut de candidat pour le titre. »
L’homme aux Ray-Ban et à la barbichette savamment entretenue ne laisse entrevoir aucune faille. Plus à l’aise dans ses bottines que jamais et accompagné sur les circuits de Jessica, sa charmante fiancée top-modèle, Button exploite à merveille le matériel dominateur mis à sa disposition chez Brawn GP et anéantit les espoirs de son coéquipier Rubens Barrichello, impuissant. Au point de rêver au titre bien avant l’issue du championnat. « C’est certain qu’il peut gérer son avance maintenant, sourit fataliste son rival de chez Ferrari, Felipe Massa. Il semble pouvoir gagner partout. Et sa voiture est fiable. Il n’y a pas grand-chose à faire. » Des propos repris en échos par Lewis Hamilton. « Je crois que le titre pilotes restera effectivement Britannique cette saison », lâchait son compatriote à Monaco.
Button se refuse pour autant à toute projection hâtive. Trop conscient des progrès de Ferrari et McLaren, il sait aussi qu’en 1999, un certain Michael Schumacher, alors au sommet de son art, avait fini dans un mur de pneus à Silverstone, alors que le titre pilote lui tendait les bras. Résultat : fracture du tibia, repos forcé, rééducation et un second titre pour son grand rival Häkkinen. « Prenons les choses course par course. En continuant comme ça, c’est sûr qu’on est bien placés », sera sa seule concession. Pragmatique et lucide. Des qualités de champion du monde en devenir.