RMC Sport

Bourdais : « Je suis candidat »

Le pilote français rêve de rebondir chez Ferrari.

Le pilote français rêve de rebondir chez Ferrari. - -

Sans volant depuis son renvoi de l’écurie Toro Rosso, Sébastien Bourdais a établi des contacts avec Ferrari via son agent Nicolas Todt.

Un mois après votre éviction de Toro Rosso, comment vous sentez vous ? Est-ce que la frustration est partie ?
La frustration, c’était surtout lors d’un week-end infernal parce que la situation n’était pas claire et que je ne pouvais rien dire. Il fallait prétendre que tout allait bien dans le meilleur des mondes alors que j’étais bien au courant de ce qui se passait. Je ne pouvais que me tirer une balle dans le pied. En plus, c’était un week-end très difficile avec une voiture qui n’était pas du tout compétitive. Les conditions météo étaient très compliquées en qualification. C’est une page qui s’est tournée mais, de toute façon, c’était une affaire qui ne fonctionnait vraiment pas très bien. Je ne me sentais pas bien dans la voiture, ce n’était pas une auto qui me correspondait, essentiellement à cause d’un choix de suspension arrière qui était vraiment radical. J’ai fait ce que j’ai pu avec ce que j’avais. Après, ce qui est vraiment décevant dans cette histoire c’est la manière dont on s’est séparé parce que je pense que ca aurait mérité un peu plus d’élégance. Maintenant, tout ceci est derrière nous et il faut regarder devant.

Aujourd’hui, racontez-nous comment se passe votre quotidien. Continuez-vous toujours à vous entrainer ?
Oui de toute façon, je suis professionnel, je continue donc à rouler. J’ai une hygiène de vie et j’adore le sport, quoi qu’il arrive. J’ai repris le karting un peu plus intensément parce que j’ai eu du temps. Il y avait la coupure en août, j’ai donc profité un peu de ma famille et j’essaye de prospecter les possibilités pour l’année prochaine.

Est-ce que vous avez songé à une éventuelle pige à Ferrari après l’accident de Felipe Massa ?
Je crois que tout le monde y songe. Mon manager s’appelle Nicolas Todt (fils de Jean Todt, directeur de Ferrari de 1993 à 2007, ndlr) et il y a tout un tas de circonstances qui font qu’on ne peut qu’y penser. La décision appartient à Ferrari. Dans un premier temps, ils avaient un troisième pilote, essayeur et remplaçant, qui plus est italien et ça aurait été difficile de ne pas le mettre dans la voiture. C’est sûr que si la situation de (Luca) Badoer se prolonge, pourquoi pas ? Mais, malheureusement pour moi, il y a aussi beaucoup de prétendants qui tapent à la porte. Je ne me formalise donc pas trop là-dessus même si ce serait vraiment le pied de monter dans une Ferrari. Mon nom est sorti et ils savent que je suis au garde à vous s’ils éprouvent le besoin de me mettre dans la voiture. Nicolas a parlé de ma candidature aux dirigeants de l’écurie Ferrari mais mon nom n’est pas en tête de liste.

Beaucoup d’écuries vont arriver l’an prochain sur le circuit. Faire partie de l’une d’entre elles, cela vous intéresserait ?
Il faut voir les choses un peu plus dans leur globalité. Je crois que l’on a trois programmes potentiels qui risquent d’arriver en Formule 1. Maintenant, le contexte économique est bien compliqué et ces écuries sont en train de rassembler des budgets. Mais les premières rumeurs ne sont pas encourageantes pour elles. J’attends donc de voir ce qui va ressortir de tout ca. Tout peut arriver mais la situation est quand même loin d’être figée.

On vous sent un petit peu blasé après la mauvaise aventure de Toro Rosso. Est-ce que vous avez vraiment l’envie de retenter une aventure en Formule 1 et de retrouver un volant ?
Non, la page n’est jamais définitivement tournée. Elle se tourne d’elle-même si au bout d’un certain nombre d’années, il n’y a plus du tout d’opportunités. Je serais tout à fait partant et enthousiaste à l’idée d’entamer un nouveau programme en Formule 1. Maintenant, il faut que l’opportunité soit intéressante et que l’on me donne les moyens de m’exprimer au-delà de la performance pure, en développant une bonne voiture. Je pense que dans mon passé, en me faisant confiance, j’ai su prouver que je pouvais être intéressant et aider une équipe. Après, c’est sûr que ca ne s’est pas du tout passé comme cela ces dernières années. Maintenant, j’ai vraiment envie et besoin de me faire plaisir au quotidien dans une auto qui me convient.

Pourriez-vous retenter une aventure aux Etats-Unis ?
Je n’ai pas besoin de nouveaux défis, j’ai besoin de trouver un programme sympa dans lequel je m’éclaterai. Après, si c’est de l’IndyCar ou autre chose, peu importe. C’est sûr que mon expérience aux US m’a beaucoup réussi mais, aujourd’hui, les opportunités sont un peu moins ouvertes. Il y a en plus déjà plusieurs pilotes qui sont en place. Je crois que le timing est un peu moins bon. Après, s’il y a quelque chose d’intéressant aux Etats-Unis qui se présente, c’est sur que je saisirai l’occasion. Je ne ferme aucune porte.

Georges Quirino