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Bourdais : et maintenant ?

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Alors que Sébastien Bourdais vit ses dernières heures comme pilote Toro Rosso, le Français va-t-il rebondir en F1 ou ailleurs ? Quelques éléments de réponse.

Au soir du grand-prix du Nürburgring dimanche, Sébastien Bourdais avait disputé 27 courses pour Toro Rosso, et inscrit 6 points. Ses meilleurs résultats en F1 restent à ce jour ses septièmes places en Australie et en Belgique l’an dernier. Cette saison, le Manceau est entré dans le top 8 à deux reprises en neuf courses, encore à Melbourne puis à Monaco, où il livra l’une des courses les plus solides de sa carrière F1.

Mais en F1, plus que sur le résultat brut, le pilote est jugé en fonction de la prestation de son co-équipier. Et c’est là que le bât blesse pour Bourdais. Tant au niveau du caractère que des résultats sportifs, ses jeunes co-équipiers successifs – Sebastian Vettel et Sébastien Buemi – ont marqué les esprits de l’équipe Toro Rosso. L’an dernier Sebastian Vettel se révélait au monde du sport en enlevant un total impressionnant de 35 points, ponctué d’une victoire en Italie. L’Allemand a ainsi conclu le championnat 2008 à la 8ème position, tandis que Bourdais devait se satisfaire d’occasions manquées et d’une 17ème position au classement pilote.
Cette année, Buemi prenait la mesure de sa monture dès la première course de la saison en inscrivant deux points, à la suite desquels viendra ajouter une troisième unité dans les conditions de pluie dantesques de Shanghai. Les duels en qualifications ne tourne pas non plus à l’avantage du Français, Buemi devançant cette saison sept fois sur neuf son aîné de 10 ans.

Un retour aux Etats-Unis ?

Remplacé de façon imminente par le jeune Jaime Alguersuari, Bourdais est donc désormais au pied du mur. Il lui faut déjà faire le deuil d’une carrière F1 sans doute arrivée à son terme. Il sera en effet très difficile pour Bourdais de revenir au sein d’une autre équipe. Et encore faudrait-il que Seb le veuille également… Son rêve de F1, le pilote tricolore l’a vécu comme un chemin de croix. Repartant de zéro en dépit de ses quatre titres acquis en ChampCar, il aura autant de mal à revenir aux Etats-Unis, comme le confirme l'ancien champion du monde de F1 Jacques Villeneuve : « Une fois que vous avez tourné le dos aux Américains, c’est un tour de force de revenir. C’est comme un parjure. Il avait tout là-bas, de la crédibilité, une bonne situation, et la F1 ne s’est pas passée comme il pensait. Mais les USA ne sont pas une solution de repli. C’est un plan de carrière. »

Ou l'Endurance ?

Si Sébastien veut rester au volant d’une machine de haut niveau, il lui faudra peut-être alors se tourner vers l’endurance, discipline dans laquelle il a trouvé du réconfort ces derniers mois avec Peugeot, en retrouvant les sensations de la bagarre aux avant-postes. Second aux 24 Heures du Mans cette année avec ses équipiers Montagny et Sarrazin, "Séb", à 30 ans, devra décider rapidement d’une suite à donner à sa carrière. Le défi F1 est probablement derrière lui à présent, mais nombre d’autres pilotes, comme l’Ecossais Allan McNish par exemple, ont su devenir incontournables sans pour autant avoir pu prouver leur talent dans la discipline reine.

Guillaume Navarro (RMC Sport)