Barrichello renait de ses cendres

Après avoir failli prendre sa retraite sportive en fin de saison dernière, suite au retrait de Honda, Rubens Barrichello retrouve des couleurs cette saison au volant de sa Brawn GP. A 37 ans, il a remporté dimanche la dixième victoire de sa carrière en F1.

Emu aux larmes. C’est un Rubens Barrichello envahi par l’émotion qui a franchi dimanche la ligne d’arrivée du Grand Prix d’Europe. Après une course parfaitement maitrisée, le pilote brésilien de Brawn GP a décroché la dixième victoire de sa carrière sur le bitume valencian, devant Lewis Hamilton et Kimi Räikkönen. Cinq ans après son dernier succès lors du Grand-Prix de Chine, en 2004. « C’est fantastique, un week-end formidable que je n’oublierai jamais. Je souhaite que ce moment dure pour l'éternité. Après cinq ans, on n’oublie pas le goût de la victoire mais c’est tellement difficile d’y parvenir à nouveau. Vous attaquez comme un fou mais parfois certains se mettent en travers de votre chemin. J’ai beaucoup de plaisir à gagner pour ma famille et mon pays. Tout s’est déroulé comme dans un rêve. C’était parfait. J’aimerais remercier l’équipe pour ça », a-t-il déclaré.

A 37 ans, Barrichello s’offre là une superbe revanche. En fin de saison dernière, il semblait parti pour ranger son casque suite au retrait de Honda. Mais le rachat de l’écurie japonaise par Ross Brawn en a décidé autrement. Aux côtés de Jenson Button, le natif de Sao Paulo a retrouvé une nouvelle jeunesse. Dans l’ombre de son partenaire britannique lors des premières courses, il a repris la main petit à petit. Patiemment et humblement, à l’image de sa carrière. Désormais deuxième au classement général derrière Button, il peut se mettre à rêver du titre. Une consécration qui viendrait récompenser le travail d’un homme attachant, frustré par son rôle d’éternel lieutenant. Après des années passées à servir Michael Schumacher chez Ferrari, Barrichello entend désormais rouler pour son propre chef. Et il l’a fait savoir à son nouvel employé. Oralement tout d’abord, puis sur la piste. Le message a été envoyé. Reste à savoir s’il sera reçu et écouté. En attendant, Barrichello continue de piloter avec son casque flanqué d’un mot de soutien à l’encontre de Felipe Massa. Impliqué de manière involontaire dans le grave accident du vice-champion du monde au Grand Prix de Hongrie, le doyen des pilotes de F1 (derrière Luca Badoer) prend régulièrement des nouvelles de son jeune compatriote. Nul doute qu’après ce week-end de rêve, il aura certainement beaucoup de choses à lui raconter.

La rédaction - Alexandre Jaquin