RMC Sport

Yalouz : « Il faut des preuves » de dopage

Ghani Yalouz

Ghani Yalouz - -

En exclusivité pour RMC Sport, Ghani Yalouz, le DTN de l’athlétisme français, a commenté l’affaire de dopage qui pourrait toucher de nombreux athlètes parmi lesquels cinq français. S’il est lucide, l’ex-champion de lutte reste sceptique. Il attend une réaction de l’IAAF et des preuves.

Ghani Yalouz, le spectre du dopage revient en force dans l’athlétisme après les révélations de la chaîne allemande WDR sur des athlètes ayant présenté des valeurs sanguines anormales sans être inquiété avant 2009. Votre réaction ?

Le dopage, c’est ma bagarre. Je ne supporte pas la tricherie. Avec Bernard Amsalem (président de la FFA), on avait fait l’audition au Sénat. On ne l’a pas faite à huis clos, on l’a ouverte à tous les médias. On n’a rien à cacher. Nous, on cherche et quand on cherche on trouve toujours un peu. On ne va pas éradiquer le dopage. Ça existera toujours malheureusement. Mais c’est une bagarre parce qu’on a aussi un devoir de santé publique, de prévention. Un athlète c’est parfois fragile. Un entraîneur peut faire ce qu’il veut. Nous, on est là pour les accompagner et préserver leur intégrité physique. On veut combattre le dopage. Ce qui se passe aujourd’hui… c’est que ça va être chaud. Il y a des passeports biologiques. On voit des anomalies même si on n’est pas forcément dopé. Je crois que c’est nécessaire. Ce qui se passe à l’IAAF, je n’ai pas à m’en mêler (impliqué dans cette affaire, le président de la Fédération russe s’est mis en retrait de la Fédération internationale, ndlr).

Cela ne semble pas vous surprendre plus que ça…

C’est comme dans la vie, il y a des gens malhonnêtes. Dans le sport, il y a un devoir d’exemplarité. Ma fille fait du sport et je n’ai pas envie qu’elle soit exposée à ça. La vie n’est pas lisse. Il y aura toujours des malhonnêtes et le voleur aura toujours une petite avance sur le gendarme.

On parle de cinq athlètes français impliqués…

C’est de la délation. C’est sur des passeports biologiques. On peut avoir du cholestérol, du diabète… On peut aussi avoir un taux anormalement élevé de quoi que ce soit. Je suis pressé de savoir. C’est à l’IAAF (la Fédération internationale) de régler ce problème. J’espère que ça ira jusqu’au bout mais il faut des preuves.

La société Areva a annoncé qu’elle mettait un terme à son partenariat avec la FFA au plus tard à fin de l’année 2015. C’est aussi une mauvaise nouvelle non ?

C’est handicapant, on s’en serait bien passé. Tout le monde souffre aujourd’hui. Mais on a une belle vitrine avec l’équipe de France. On a une Fédération qui est en développement. Aujourd’hui, post-Zurich (où se sont déroulés les championnats d’Europe cet été, ndlr), on a plus 8% de licenciés en plus. On a une Fédération ambitieuse mais pas prétentieuse. On comprend Areva sur la difficulté économique mais on est plutôt serein pour l’avenir parce que c’est un beau meeting. Il y a des champions, un beau spectacle et une belle équipe de France avec beaucoup de valeurs. Maintenant, c’est du business, ce n’est pas vraiment mon métier. J’espère qu’Areva va s’en sortir. Nous, on voit les choses positivement pour l’avenir.

Pour finir, les RMC SPORT AWARDS vous ont consacré manager de l’année…

Je l’ai appris ce matin (rires). Je suis venu par amitié. RMC, c’est de l’info mais vous aimez le sport et les sportifs. J’en suis très honoré. Honnêtement, je ne sais pas quoi dire. C’est aussi le travail de toute une équipe. Seul, je ne ferais rien. J’ai une structure autour de moi. J’en suis très fier. Ça me motive encore plus. Je ne peux que remercier RMC et surtout les athlètes. Ce sont eux qui donnent tout et nous font vibrer.

la rédaction avec François Giuseppi