
VIDEO. "Les gens me font retrouver le sourire", raconte Bosse après son agression
Agressé le 27 août dernier sur le parking du casino de Gujan-Mestras, en Gironde, le champion du monde du 800 m, Pierre-Ambroise Bosse, a effectué sa première apparition publique, samedi après-midi, à Angers, lors du DécaNation. Il s’est confié au micro de SFR Sport 2, donnant des nouvelles rassurantes de son état de santé. Et ouvrant la porte à un retour à la compétition lors des Mondiaux en salle de Birmingham, en mars 2018.
"Je vais mieux"
"Je vais mieux, ça se voit. Les gens me font retrouver le sourire. Je ne l’avais pas au début, et pourtant il faisait beau. Maintenant, il fait moins beau et c’est là que la chaleur humaine ressort. On était sous la tante pendant cinq minutes. Des petites me faisaient coucou de loin. Ça fait vraiment plaisir. Petit à petit, je suis en train d’enlever la mésaventure qui m’est arrivée et je repars sur mes travers de champion du monde. C’est-à-dire la médaille d’or, c’est-à-dire l’athlétisme, ce monde chaleureux du sport. On vit tous ensemble sans se poser de questions."
"J'étais bien naïf, je pensais que j'allais pouvoir courir"
"C’était une évidence (de venir à Angers). Le DTN et le président de la Fédé étaient au courant. Trois jours après (l'agression), on s'est appelés et je leur ai dit que j’allais quand même venir, peu importe l’état dans lequel j’allais être. À ce moment-là, j’étais bien naïf, je pensais que j’allais pouvoir courir, je ne pensais pas que j’avais des factures. (Sourire) Il y a un petit problème, je suis frustré, j’aurais bien aimé faire un petit 800 m. Si ça se trouve, ma folie va me faire prendre les pointes et me présenter sur la ligne de départ. Je suis content de faire mon come-back médiatique sur une piste d’athlétisme, et particulièrement ici, à Angers, où j’ai déjà gagné.
"Le soutien du public? C'est comme un retour de kick"
"Le soutien du public? C’est comme un retour de kick, c’est vraiment la rançon de la gloire. Pour moi, ça s’est bien passé cette année (en termes de résultats sportifs). Mais il y a deux ou trois ans, ça s’était beaucoup moins bien passé et j’avais été accueilli de la même façon au DécaNation. Ça veut dire que médaillé ou pas, les gens d’ici sont accueillants et joyeux. On est des champions pour eux, qu’on gagne ou qu’on perde."
"On est tellement faibles qu’il faut profiter de chaque instant"
"Quels enseignements je tire de mon agression? (Rire surpris). Ce n'est pas évident de répondre à cette question. Ce sont des gens que je ne connais pas personnellement. Je sais qu’il y a de la folie. On n’est pas dans le pays où il y a de l’insécurité au max. On est quand même en démocratie. Je ne vais pas dire aux gens "ne sortez pas de chez vous" parce que je me suis fait agresser par trois cons qui perdent la raison quand ils sont alcoolisés. (...) Tout ça m’a rendu à ce que je suis au naturel, c’est-à-dire un humain faiblard. On est des fourmis par rapport à ça. Hop, un claquement de doigts et ça peut être terminé. En fait, c’est ça la vie: on est tellement faibles qu’il faut profiter de chaque instant. C’est peut-être une phrase à la con mais n’empêche qu’il faut vivre un truc comme ça pour s’en rendre compte. J’ai toujours dit que ma carrière pouvait être finie du jour au lendemain. (...) Ça a failli être fini en un éclair."
"Mon retour sur la piste? Peut-être à Birmingham, aux championnats du monde en salle"
"Mon retour sur la piste? Peut-être à Birmingham aux championnats du monde en salle (début mars 2018). Ce n’est pas une annonce mais à tout moment je peux décider de le faire et tester quelque chose à nouveau."