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Vicaut : ''Les records, ça ne se partage pas''

Jimmy Vicaut

Jimmy Vicaut - AFP

Co-recordman d’Europe du 100 m après les 9’86 réalisés il y a quinze jours au Stade de France, Jimmy Vicaut s’avance sans pression vers son duel, ce vendredi à Monaco, avec les Américains Justin Gatlin et Tyson Gay. Mais avec l’ambition de s’adjuger, seul, la meilleure marque continentale de tous les temps.

Co-recordman d’Europe, cela vous fait-il encore quelque chose ?

C’est bon maintenant, je suis habitué. Maintenant, j’aimerais bien avoir ce propre record d’Europe. Pourquoi pas demain ou sinon… une prochaine fois. Vous n’êtes pas partageur ? Non, pas du tout. Les records, ça ne se partage pas.

Vous avez déclaré après vos 9’’86 du meeting Areva être dans la forme de votre vie. Cela se traduit comment à l’entraînement ?

Pour le moment, je n’ai presque rien fait à l’entraînement depuis que je suis rentré des « France ». Je me suis assez reposé parce que j’étais très fatigué après les quatre courses que j’ai faites. On verra demain si je suis vraiment en forme ou pas. Mais pour le moment oui… il n’y a pas de problème. Je n’ai rien à dire sur ma forme.

Tyson Gay, Justin Gatlin : il y aura une sacré concurrence ce vendredi à vos côtés à Monaco.

J’espère que je vais suivre le wagon. Ça fait toujours plaisir de courir avec ces gars-là. Ils vont très vite. Ça peut vraiment me motiver à essayer de les suivre. Ça va être l’occasion de prouver que je peux au moins assimiler cette pression et en faire une force.

Avant le départ de ce 100 m, vous vous dites quoi ? Que c’est jouable ? Que vous êtes dans la même cour qu’eux ?

Chaque course est jouable. On ne sait pas ce qui peut se passer. J’ai ma manière de faire. Je crois vraiment en mes chances. Il n’y a pas de doutes.

« Le 9’’86 me fait passer dans une autre catégorie »

Sur quoi, pouvez-vous vous améliorer ?

Le départ, je pense. J’ai encore des problèmes sur le départ. Il faut que je travaille ça avec mon coach. D’ici un mois, ça devrait aller pour Pékin.

Quels sont les nouveaux objectifs que vous vous êtes fixés après ce record ?

On continue sur la même lignée que l’on s’est fixée avec Guy. Rien ne change. Même si le 9’’86 me fait passer, entre guillemets, dans une autre catégorie, je continue sur la même lancée. Tous les objectifs ne sont pas atteints. Je vais encore travailler trois semaines après Londres, jusqu’à Pékin. Ma vraie forme, elle sera à Pékin pour le 100 m. Au commencement du 100 m.

Vous avez changé de statut. Vous en rendez-vous compte ?

Ça prouve que tout ce que je fais à l’entraînement, ça paie. A un moment donné, quand tu t’entraînes et que chaque année, tu te blesses quatre ou cinq fois, tu commences à en avoir marre. Tu sais ce que tu peux faire à l’entraînement et en compétition et ça ne vient pas. J’ai vu que les gens me saluaient et me félicitaient à chaque fois. Ça fait plaisir.

Il parait que vous travaillez avec une danseuse. Pourquoi ? Qu’est-ce que cela vous apporte ?

C’est pour travailler l’alignement. Et les étirements surtout. Je suis un peu raide et un gros fainéant à ce niveau-là. La danseuse m’aide à essayer d’être plus souple, de façon à ne pas prendre de risques de blessure. En ce moment, ça marche très bien. L’année dernière, c’était un peu compliqué. Là, niveau étirements, souplesse, tout va très bien.

Vous savez que vous serez attendu au tournant de la part du public vendredi.

C’est plutôt moi qui m’attends…que les autres qui m’attendent. La pression des autres Français ne m’intéresse pas. Je me concentre sur moi-même. Ce n’est pas grave si je me loupe ou je ne me loupe pas. C’est un meeting. C’est important de courir en France mais c’est quand même un meeting. Un 100 m se joue aussi sur le départ.

Y a-t-il quelque chose que vous ferez vendredi pour impressionner l’adversaire ?

Je n’impressionne personne. J’essaie déjà de me concentrer sur moi-même. A ce que je vais faire techniquement… Je ne vais pas faire le frimeur devant les autres adversaires. Même sur la ligne d’arrivée, on est tous à niveau égal. Après, c’est le plus fort qui gagne. Je n’ai pas à faire le frimeur.