
Tahri veut « braquer » New-York

Bouabdellah Tahri - -
Silence radio. Rien à déclarer. Rester tranquille et isolé, loin du brouhaha des médias. A moins de trois semaines de sa participation au marathon de New York (le 3 novembre), Bouabdellah Tahri a décidé de se replier sur lui-même. Et de se glisser dans une bulle hermétique à tout contact extérieur susceptible de le perturber dans la dernière ligne droite de sa préparation. Le champion d’Europe 2010 et médaillé de bronze mondial 2009 du 3000m steeple se concentre uniquement sur le programme que lui a concocté son nouvel entraineur, Bastien Perraux. « Bob ne communique pas avant de finir sa préparation, afin de ne pas se projeter, explique le coach. Il ne veut pas annoncer d’objectif, il préfère faire son chrono d’abord, et parler après. »
Pour le moment, c’est le marathon de New-York qu’il a dans le viseur. Et même s’il n’a pas encore décidé s’il se consacrerait définitivement à cette distance, Bob Tahri ne prend pas son nouvel objectif à la légère. Comme d’habitude… « Dans tout ce qu’il entreprend, il y va à fond. Il a envie de bien faire » explique Bastien Perraux. Certes, il n’a jamais encore couru de marathon mais le Messin ne compte pas faire de la figuration. Bien au contraire ! « J’ai les armes pour bien me comporter au très haut niveau mondial, a-t-il confié à nos confrères de VO2. Si je vais à New-York, c’est pour faire quelque chose de bien. Ce n’est pas pour rigoler. »
Un stakhanoviste de l'entraînement
En tout cas, ses premières sorties d’« entrainement » mais officielles, sur semi-marathon, ont été très positives. A Nancy le 6 octobre, il finit 3e en 1h03’38. Mais c’est surtout lors du marathon de Metz-Mirabelle, le week-end dernier, qu’il a fait très bonne impression. Dans le cadre de sa préparation, il a couru 9km pour s’échauffer, avant de prendre le départ du marathon et de jouer le rôle de « lièvre de luxe » pour le peloton de tête sur 21km, qu’il a bouclés en 1h05’35. Puis il a quitté la course pour un footing de récupération de 2 km. « Il s’est baladé sur les 21km. Il était en aisance totale, et il n’était pas à fond » selon son coach. Ca promet sur marathon !
« Il a augmenté toutes ses sorties de 30% en distance, et a réduit l’intensité des efforts, poursuit son entraîneur. Par exemple, il faisait 20 x 400 m avant, maintenant il en fait 30, légèrement plus lentement. Il a une grosse capacité à assimiler le travail, surtout sur les sorties longues. Musculairement, beaucoup d’athlètes ont du mal à encaisser les volumes de travail. Mais pas lui. » C’est pourquoi, aucune scénario n’est à écarter à New-York. Pas même une (très) belle et grosse performance. La colonie kényane et éthiopienne est prévenue.
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