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Racing-Métro : que vaut encore Carter ?

Dan Carter

Dan Carter - AFP

Le Racing-Métro a annoncé ce jeudi matin la signature de Dan Carter, qui rejoindra le club francilien en décembre 2015, après la Coupe du monde. Mais à presque 34 ans, l’ouvreur néo-zélandais, qui multiplie les blessures ces dernières années, sera-t-il vraiment au niveau attendu ?

Une conférence de presse annoncée comme « exceptionnelle », une salle comble et une annonce qui valait le détour. Ce jeudi matin, le Racing-Métro a frappé un grand coup sur le marché des transferts en annonçant la signature de Dan Carter. Si l’arrivée de l’ouvreur néo-zélandais dans le club francilien n’était pas vraiment une surprise, le coup médiatique est quand même réussi. Reste à savoir si cela le sera aussi sur le plan sportif. Car malgré une carrière hors du commun, engager Carter après le Mondial 2015 est un pari à hauts risques. Surtout avec un salaire entre 1,2 et 1,5 millions d’euros, qui en fera le joueur le mieux payé du monde. « Ce sont des risques énormes », estime même Vincent Moscato, membre de la Dream Team RMC Sport.

A 32 ans, est-il vraiment sur une pente déclinante ? Depuis le sacre mondial en 2011 (deux matchs seulement, blessé en première phase), il a connu dix blessures, dont une fracture de la jambe, et a passé presque une année complète loin des terrains. Cette saison, le joueur des Crusaders n’a porté que deux fois le maillot des All Blacks. Après une demi-heure de jeu pour se remettre en jambes face aux modestes américains, Carter a été titularisé lors du court succès face à l’Ecosse (24-16), en novembre dernier. Et le résultat n’a pas été si probant. « Sa première titularisation a été mémorable par son manque de précision », soulignait Wynne Gray, journaliste au New Zealand Herald, qui relevait notamment « trois coups de pied ratés sur cinq, des pertes de balle au contact et des passes manquées ».

Labit : « Il se sent prêt pour jouer encore deux ans et demi après la Coupe du monde »

Lors de son arrivée au Racing, en décembre 2015, Carter approchera des 34 ans, soit quatre que Wilkinson, autre ouvreur de légende, quand il a débarqué à Toulon en 2009. « Ça se ressemble beaucoup, ce sont les mêmes profils, souligne Laurent Labit, l’un des deux coaches du Racing-Métro. On espère qu’on aura la réussite qu’a eue Toulon avec Wilkinson. Le risque, on l’a mesuré. C’est pour ça qu’il ne sera pas tout seul dans notre effectif à ce poste. Il connaît la difficulté et la dureté du Top 14 et de la Champions Cup. Il a mesuré tout ça. Il veut encore jouer au rugby, il est très motivé. Il a eu des blessures mais ça lui a permis aussi de récupérer. Il se sent prêt pour jouer encore deux ans et demi après la Coupe du monde. S’il avait voulu simplement faire un choix financier, il serait allé au Japon. »

La confiance affichée par le technicien francilien est partagée par Laurent Marti, le président de l’Union Bordeaux-Bègles, qui a lui aussi frappé un grand coup sur le marché des transferts en enrôlant l’arrière australien Adam Ashley-Cooper il y a quelques jours. « Je pense que Dan Carter ne sera jamais un garçon en préretraite, lance le dirigeant girondin. Ça fait partie de ces mecs comme Jonny Wilkinson, comme Adam Ashley-Cooper, qui ont en eux les gênes de la compétition, donc ce n’est pas un garçon qui viendra en préretraite. Après, les blessures font partie de la carrière d’un rugbyman. J’aurais tendance à penser et à espérer que ça fera un deuxième Jonny Wilkinson, que les blessures seront mises de côté et qu’il fera des grandes saisons avec le Racing, à condition de perdre toujours face à Bordeaux-Bègles bien sûr. » Au cas où, le Racing a quand même prévu un plan B avec Rémi Talès, l’ouvreur international français, tout proche de s’engager avec les Ciel et Blanc. Pas mal non plus…