
Qu’est-ce qui fait courir les femmes ?

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« Le running en compétition, et sur des distances comme le marathon, a été une vraie conquête pour les femmes. Il n’y a pas si longtemps que ça, on leur interdisait la pratique du running parce qu’on jugeait que c’était dangereux. Et en particulier le marathon. Le premier marathon olympique a eu lieu en 1984 avec la victoire de l’américaine Joan Benoit. Le marathon de 1984 a été le premier, mais on a des témoignages de femmes qui se déguisaient en homme pour pouvoir faire le marathon. Il y a des images de ces femmes qui sont démasquées et qui sont happées par les gens qui faisaient le contrôle sur le bord de la route. Il y a pleins de témoignages d’Américaines qui se sont battues pour avoir le droit de faire des courses sur route et le marathon. Et pas que des Américaines, mais aussi des Européennes.
Une étude faite par Running USA montre qu’en 2013 aux Etats-Unis, on dénombrait à l’arrivée des courses 57% de femmes pour 43% d’hommes. Sur les marathons, la dominante est toujours masculine mais dès qu’on arrive sur le semi-marathon, le 10 km ou le 5 km, c’est clairement une dominante féminine. En moyenne, c’est bien les femmes qui courent plus ou en tout cas qui arrivent plus. Je pense que ce n’est pas lié au taux d’abandon, mais que c’est la pratique de la course sur route qui est supérieure chez les femmes. »
Se renforcer le plancher pelvien nécessaire pour les « runneuses »
« Il y a quand même du renforcement à avoir. J’en discutais avec des gens qui sont spécialistes là-dessus et qui en faisaient la promotion sur « La Prom Classique » à Nice il n’y a pas longtemps. Des kinés qui insistent sur un renforcement à faire du plancher pelvien, parce qu’on peut avoir des problèmes de fuite urinaire comme après un accouchement, avec les chocs. Mais ça ne veut pas dire pour autant qu’il faut l’interdire. Il faut avoir conscience de cela et de cette spécificité qui nécessite parfois du renforcement. »
De jeunes « runneuses » qui partagent leurs passions
« Il est à noter aussi que la population de « runneuse » est plus jeune que la population de « runner ». Les femmes, sur un marathon, ont quatre ans de moins. Ce qui est important pour l’industrie du running, c’est que c’est une population jeune qui sera sans doute à même de porter la pratique dans les années à venir. Tout le monde regarde ce phénomène de très près. Est-ce que c’est lié à de nouveaux modes de vies pour les femmes ? Il y a forcément des liens avec le mode de vie.
Je pense que la différence de la pratique, c’est que chez les femmes, elle est un peu plus partagée. Il y a plus de blogs de femmes qui courent et je pense que quand une femme découvre la pratique, qu’elle y prend plaisir, elle va le partager avec ses amies. C’est peut-être pour ça que la pratique féminine se développe plus que la pratique masculine. Pour les hommes, c’est une pratique plus individuelle et moins partagée qu’avec les femmes. »