
Mondiaux d’athlé: le bronze qui "vaut de l’or" pour Lavillenie

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Encore raté. Arrivé à Londres en qualité d’outsider, un fait assez rare pour être souligné, Renaud Lavillenie espérait au fond de lui briser le signe indien qui l’empêche de triompher au Mondiaux depuis 2009. Malheureusement pour le perchiste français, l’or lui a encore échappé, la faute à un concours d’une grosse densité qui aura vu Sam Kendricks (1er) et Piotr Lisek (5,89m à son premier essai) le devancer sur les plus hautes marches du podium.
Tandis que son rival Chinois Changrui Xue s’arrêtait après un troisième échec à 5.82, Lavillenie relançait le match pour la gagne à 5,89m après avoir fait l'impasse sur la barre précédente. "J‘ai opéré un changement technique qui fait que j’ai porté ce qu’il fallait, je voulais montrer que j’étais capable de prendre la bonne perche au bon moment", indiquait l'Auvergnat sur RMC.
Un premier échec à 5,82 obligeait en effet le Français à procéder de la sorte pour conserver toutes ses chances de l’emporter. Et la stratégie aurait pu fonctionner si Kendricks n’avait pas réalisé un troisième saut parfait à 5,95m. Dos au mur, le Français tentait le tout pour le tout, à 6,01m, en vain.
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"Je préfère avoir cinq médailles qu’une seule en or"
"Généralement, je faisais toujours des petites conneries et je perdais l’or, plus ou moins comme un débile, expliquait Renaud Lavillenie à propos de ses échecs précédents aux Mondiaux. Et là, je me suis arraché pour aller chercher la médaille. Il y a forcément de la frustration de se dire que la médaille d’or n’était qu’à quelques centimètres. Mais vu l’année que j’ai passée, je ne pouvais pas rêver mieux. C’est une médaille, encore. Je préfère avoir cinq médailles qu’une seule en or. Ce sont des émotions incroyables. J’avais quasiment le dos bloqué avant de partir pour Londres. J’ai réussi à passer beaucoup de choses. Celle-là, elle vaut de l’or pour mon entourage."
"Elle est quand même belle parce que la saison a été dure, c'était compliqué, estimait aussi Philippe d’Encausse, l'entraîneur de Renaud Lavillenie, un brin ému sur RMC. Sur une année de douze mois, il n'a que six mois d'entraînement. On prend, c'est une belle perf. Elle n'est pas inattendue, mais on savait que ça allait être dur. Il a montré que même lorsque ce n'est pas évident, il se bat, il est présent."