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Mesnil : « J'ai failli arrêter »

Après avoir traversé des moments difficiles après les Jeux de Pékin, le perchiste français espère se relancer. Il se mesure ce soir à l’attraction australienne de la discipline, Steven Hooker.

Romain, votre contrat avec votre équipementier n'a pas été renouvelé en octobre dernier. C’est un coup dur…
Même si je suis vice champion du monde et vice champion d'Europe, je n'ai pas eu un bon résultat aux Jeux de Pékin (éliminé en qualifications, ndlr), ça tombe dans un mauvais contexte économique, les budgets réservés à l'athlétisme ont été divisés. Ça m’a donné un coup au moral. Heureusement, j'ai un club qui permet de me financer pendant quelques années. Cela ne se serait pas passé de la même manière avec un tennisman ou si j'avais fait du 100 m. J'ai 31 ans et ils préfèrent parier sur des jeunes qui coûtent moins cher.

Expliquez-nous pourquoi vous avez demandé à un copain de vous confectionner un maillot avec un point d'interrogation dessus…
Ce point d'interrogation a plusieurs significations. Je me suis posé la question du sportif dans la société qui fait rêver mais qui peut devenir aussi homme-sandwich. D'autres questions personnelles m'ont traversé l’esprit. Est-ce que je vais passer un jour 6m ? Vais-je obtenir un grand titre ? Retrouver mon niveau ? Ce point d'interrogation n’est qu’un début. J'ai des projets pour faire quelque chose de nouveau dans le sponsoring sportif.

L'après Pékin fut difficile ?
A la reprise en octobre je n'avançais pas, j'avais mal partout. Je me suis même demandé si je n'allais pas arrêter ma carrière et reprendre mon boulot d'ingénieur (en congé sans solde actuellement, ndlr). En plus, j'ai une famille à faire vivre, j'ai une maison à payer, je ne peux pas faire n'importe quoi. On a décidé avec mon entraîneur d'alléger l'entraînement de ne pas se faire violence sur les séances techniques et de voir. La forme est revenue et le retrait de mon équipementier m'a piqué au vif. J'ai un orgueil et j'ai encore envie de faire de bons résultats et de me bagarrer par passion. Finalement, je ne prendrai ma retraite qu’en 2012.

La rédaction - François-Xavier de Châteaufort