Maryse Ewanjé-Epée : « Je l’ai fait en 1h03'56 ! »

Ancienne internationale tricolore d’athlétisme en saut en hauteur et éminente membre de la Dream Team RMC Sport, Maryse Ewanjé-Epée a disputé dimanche le second « 10 bornes » de sa « carrière », aux côtés des NextRunners, à l’occasion des Foulées de l’Assurance. Récit (drôle et plein d’autodérision) d’une nouvelle runneuse, peut-être pas encore convertie, mais totalement emballée par l’expérience !

« Je l’ai fait ! Je suis arrivée au bout de ce 10 km en 1H03'56 ! Au-delà de mes réticences, de mes cuisses (élargies) de sauterelle des stades d’athlétisme à la retraite et au-delà des moqueries que j’ai subies avec complaisance depuis trois semaines de la part de mes insolents collègues de micro, Vincent Moscato, Eric Di Meco, Jacques Monclar, Adrien Aigoin et Pierre Dorian.

Ce dernier d’ailleurs se gaussait avec prudence, lui-même étant engagé dans le défi qui devait conduire sur la ligne de départ d’un 10 km mémorable une trentaine de NextRunners, le groupe de coureurs à pied de Next Radio TV (BFM TV, RMC, RMC Sport) pour le bénéfice de Go Red for Women. »

« Aussi douée pour le running qu’un pilier de rugby pour la danse sur glace ! »

« Comment j’en suis arrivée à fouler le deuxième 10 bornes de toute ma vie (d’athlète et d’ex athlète confondus) après avoir refusé mille fois les invitations d’organisateurs désireux de s’adjoindre les efforts d’une ancienne championne, bien que ladite « glorieuse » fut à peu près aussi douée pour le running qu’un pilier de rugby pour la danse sur glace ?!

Il me fallait une motivation, et sérieuse, pour accepter, au mieux de me ridiculiser en foulées bondissantes sur le terrain assez pentu pour moi de la course à pied, au pire de tenter un défi irréalisable pour moi. C’est la très persuasive Ariane (de « Lahaie, l’Amour et Vous ») qui a joué les sirènes avec toute sa conviction, m’assurant que ce défi pour Go Red For Women (mouvement de mobilisation mondiale pour la prévention des maladies cardiovasculaires chez les femmes) collait parfaitement à mes engagements habituels : les femmes, le sport, la santé, le groupe ! »

« Conseillée par mon ami Stéphane Diagana »

« Le challenge accepté, il ne me restait plus qu’à « m’y filer au mastic » comme dit mon « Gros » Moscato et à trois semaines de l’objectif, ça s’annonçait raide ! J’ai donc révisé mes classiques en lisant toute la rubrique « RMC Running » et mon ami et ancien coéquipier Stéphane Diagana m’a donné quelques conseils particuliers simples : « alterne les sorties running avec du vélo, de la marche, des étirements ; n’essaie pas de rattraper le temps (les années) perdues ; privilégie la nourriture saine et légère ; récupère un maximum ; chausse-toi confortablement et fais la course reposée ».

Bref, après une quarantaine de kilomètres parcourus en trois semaines au trot, parfois au galop et souvent au bout du rouleau, par « paquets » de 3, de 5 puis de 8 (km), j’ai fini par produire un 10 km témoin… en 1h15 et avec 3 poses marchées, à l’entrainement ! Très insuffisant pour espérer boucler sans dommages les Foulées de l’Assurance, théâtre de notre course collective. C’était sans compter sur un coach sportif essssseptionnel : ma fille cadette, Tanya, qui a décidé de s’aligner avec moi pour me motiver jusqu’au bout. »

« Quand la première côte me flanque sur la jante… »

« Le jour J, j’ai donc retrouvé la bande des Nextrunners sous un crachin trop frais, avec une sérieuse envie de faire demi-tour. Pour occuper mon esprit, je me suis prêtée au jeu de l’échauffement en musique suivie par quelques coureurs « rouges » soucieux de leurs articulations. Et puis, je me suis retrouvée dans le sas de départ et très vite dans l’action… Trop vite même car après 5 kilomètres avalés finalement sans trop de bobos, la première côte m’a immédiatement flanquée sur la jante, prête à abandonner. Heureusement, dans le flot des coureurs, je repérai facilement les T-Shirts rouges des Nextrunners sur lequel je fixais toute ma motivation, encouragée aussi par ma fille chaque fois que ma foulée raccourcissait.

Au 7ème kilomètre, j’aurais tué le premier qui m'eût dit que c’était bientôt fini et je crois d’ailleurs que j’ai bien failli insulter ma progéniture qui a tenté un « regarde comme c’est beau maman » ! Môman, à ce moment-là, elle était à deux doigts de chialer ! »

« Rôtie comme une poularde à l’arrivée ! »

« Mais finalement, mètre après mètre, malgré la brûlure dans les fesses (et oui, je suis un peu fournie de ce côté et j’ai « tout pris dans le dos » comme on dit, n’étant pas assez économe dans ma foulée, trop « athlétique » : fessiers, ischios, dorsaux et mollets en feu), je me suis retrouvée à 500 mètres de l’arrivée sans même avoir marché une seule fois.

J’étais rôtie comme une poularde à l’arrivée ; il m’a fallu vingt minutes pour marcher sans trébucher et j’ai éconduit un runner inconnu qui voulait m’embrasser à l’arrivée, dégoulinante de sueur et percluse de crampes (le monsieur a bien compris… mon inconfort), mais le plaisir d’être allée au bout me fera (peut-être) un jour prochain, retenter l’aventure Nexrunners ! »

Maryse Ewanjé-Epée