
Les justifications peu convaincantes de Tamgho

Teddy Tamgho - -
Quelques mots, enfin. Le 16 octobre dernier, Teddy Tamgho agressait à Boulouris (Var) une jeune athlète niçoise, Glodie Tudiesche. Le 20 décembre, il écopait en commission de discipline d’un an de suspension dont six mois ferme. Le 31 décembre, puis le 5 janvier, la victime et son entraîneur livraient à RMC Sport leur version des faits, accablante pour le triple sauteur français. Il était alors impossible de joindre le champion du monde et d’Europe en salle, qui est finalement sorti de son silence ce jeudi sur les ondes de la radio Générations. En reconnaissant avoir eu « une mauvaise réaction ». Et en assurant la promotion de ses morceaux de rap, dont celui de la fin du mois de décembre, « Joyeux Noël ».
« OK, c’est clair, je n’aurais pas dû réagir de la sorte, reconnait Teddy Tamgho. Avec sagesse, il aurait fallu passer outre et continuer sa route. » Eviter d’infliger huit jours d’ITT à Glodie Tudiesche et 2 à Sylvain L., l’entraîneur qui était intervenu. « Mon nombre de fans a augmenté de 700 sur Facebook, sourit le Français. Elle m’a fait un petit coup de pub, je la remercie, la fille (rires). » Il est d’ailleurs plus « offensif » à propos du coach. « La vraie altercation, c'était avec l'entraîneur. Il a foncé sur moi. Comme ma cheville n’était consolidée qu’à 50%, je me suis laissé tomber et je l'ai immobilisé avec une "guillotine", une prise par le cou. C’est juste pour immobiliser, on ne peut pas tuer quelqu’un. Le jour de la commission, il est revenu deux ou trois fois sur ses déclarations. Ça m'a fait un peu rire. »
Touché au porte-monnaie
Trois plaintes au pénal ont été déposées par les victimes, aux zygomatiques moins détendues. « Personnellement, aujourd'hui, je suis en préparation pour les Jeux, assure Tamgho, qui ne s’est fendu d’aucune excuse. Je n'ai vraiment pas envie de m'attarder sur ce genre de problème (sic). » Les dirigeants de la Fédération française d’athlétisme, non plus. « Il s’est excusé devant la commission de discipline, rappelle Ghani Yalouz, le DTN. Je l’accepte. Je l’accompagne. Il faut qu’il prenne sur lui, qu’il apprenne qu’il ne faut pas faire ces choses-là. On va attendre le pénal, voir ce que les juges vont décider. » Bernard Amsalem, le président de la FFA, est lui devenu un expert en rap.
« Il a une voix qui passe bien, un rythme intéressant, juge-t-il. Ce qui m’intéresse, c’est l’avenir. Le passé, on ne peut pas le changer. » Ces prochaines semaines, justement, les revenus de Teddy Tamgho baisseront de plusieurs crans. Asics, son sponsor principal, a annoncé qu’il mettait un terme à sa collaboration avec l’athlète tricolore. Une décision prise par l’équipementier sportif japonais « après avoir considéré attentivement l’ensemble des circonstances actuelles ». Si la marque lui souhaite « bonne chance pour la suite de sa carrière », elle n’a pas voulu associer plus longtemps son image à celle de Teddy Tamgho. Qui n’est plus tout à fait un vecteur de communication idéal. Cela n’a pas l’air de l’affecter. « Même Dieu ne fait pas l’unanimité », a-t-il conclu en citant le rappeur Youssoupha.