
Les forçats ont adoré

Le marathon de Paris - -
Il aurait suffi de faire un quart de tour de la place Charles-de-Gaulle. Des Champs-Elysées à l’avenue Foch. Ils ont préféré passer par la Concorde, Bastille, le château de Vincennes, le Louvre, la Tour Eiffel et le bois de Boulogne, pour un parcours de 42,195 km aux allures de promenade touristique. Amoureux de l’effort, de Paris et du marathon, ils ont été 32 980 à franchir la ligne d’arrivée. En 2h05’12’’ pour le vainqueur, le Kényan Stanley Biwott. En 6h55’10’’ pour l’ultime courageux, Vincenzo Mirizzi. Et avec, du premier au dernier, le même plaisir d’emprunter les rues de la capitale.
Au milieu du peloton des anonymes, certains l’étaient moins que d’autres. Amélie Mauresmo, l’ancienne numéro 1 mondiale de tennis, a mis 3h16. « Un temps inespéré ! », savoure la Française, marraine de l’Institut Curie, qui la classe à la 3084e place (53e de sa catégorie). Mais comme pour beaucoup d’autres, ce n’était pas la performance qui lui importait. « Ce que je vais retenir, c’est l’ambiance tout au long de la course. C’était vraiment génial. » « J’adore ce marathon, explique de son côté Laurent Jalabert, 1813e en 3h08. C’est festif et en même temps, c’est une visite guidée de Paris. »
Malaty, premier pour sa première
Une visite que l’ancien maillot blanc à pois rouges du Tour de France a fait partager aux téléspectateurs de France 3. Comme lui, Gérald Mathieu, rédacteur en chef adjoint de RMC Sport, était un marathonien « on air », qui a fait vivre la course de l’intérieur sur RMC et BFM TV. « C’est un peu la cour des miracles dans les derniers kilomètres, confie-t-il après 3h40 d’effort (9057e). Lorsqu’on commence à arriver aux abords de l’avenue Foch, on est porté et on ne sent plus la douleur. » Une sensation que Benjamin Malaty a découverte avec bonheur.
Pour son premier marathon, il a terminé premier Français ! « Je suis vraiment satisfait du chrono, analyse le 19e de la course en 2h13’15’’. Ça va m’aider pour la suite. Je n’ai que 25 ans. Les 10 derniers kilomètres sont très, très durs. A l’entrainement, on ne peut pas se mettre à ce niveau de fatigue. Les mollets, les quadriceps, j’ai vraiment souffert. Mais c’est super. On est encouragé tout au long du parcours. Beaucoup de gens m’ont reconnu. J’ai vraiment été poussé. Ça m’a beaucoup aidé. » Une ferveur populaire, un beau souvenir, qui calmeront les courbatures de tous les forçats de Paris.