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Le marathon est-il accessible à tous ?

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Chaque semaine, les Grandes Gueules du sport entrent dans la course et posent le débat avec l'ancienne internationale d'athlétisme, Christine Arron. Cette semaine : le marathon est-il à la portée de tout le monde ?

Intervenants : Christine Arron, recordwoman d'Europe du 100 m; Maryse Ewanjé-Épée, ancienne internationale de saut en hauteur et membre de la Dream Team RMC Sport; Tony Estanguet, triple champion olympique de canoë et membre de la Dream Team RMC Sport; Serge Simon, ancien international de rugby, médecin du sport et membre de la Dream Team RMC Sport.

Christine Arron : « OUI, il y a une vraie dimension psychologique, les gens qui font ces courses-là inspirent un certain respect. Ce sont des courses difficiles psychologiquement, que ce soit les trails ou les marathons. Il y a cette dimension de défi et de challenge qui se met en place. Pour moi, c’est accessible à tous. »

Maryse Ewanjé-Épée : « OUI. Certes, j’ai toujours eu horreur de me faire mal, et je ne vois pas pourquoi j’irai me faire mal. Je trouve ça très étrange. En compétition, tu souffres pour un but. Mais en même temps, je comprends ceux qui s'y mettent car c’est peut-être le dernier défi gratuit qu’il nous reste. Et je suis vraiment admirative des gens qui font des marathons, honnêtement. » 

Tony Estanguet : « NON, j’ai du mal à me projeter sur les longues distances. Je suis assez impressionné par ce phénomène de société. Il y a dix ans, ce n’était pas sexy, mais aujourd’hui, il y a un réel engouement, et c’est super. Mais j’ai du mal à me l’expliquer. Même les trails en montagne, pour moi ce n’est pas naturel. Pourtant, les gens s’arrachent les dossards pour faire des choses physiquement dures. Il y a quelque chose qui me dérange dans cet excès. Pour moi, ce n’est pas une approche habituelle du sport. Ce qui est magique en revanche, c’est qu’on a des pratiquants totalement différents sur le même lieu. On va avoir 50.000 personnes à Paris. Certains ont déjà couru des marathons, d’autres vont se lancer des défis. »

Serge Simon : « OUI et NON, il peut y avoir des contre-indications médicales, ce n’est pas une course anodine, c'est quelque chose d'extrême. Il faut bien comprendre que ce n’est pas un « sport-santé ». 42 km, même si c’est fait en 6h, au niveau musculaire, c’est compliqué. Les néo-marathoniens, après leur première épreuve, ils ne peuvent plus marcher pendant trois jours. En revanche, ça reste du domaine de l’exploit. Pour un sédentaire, quelqu’un qui n’est pas fondeur, il va mettre son corps dans le rouge. Mais ça rassemble tous les niveaux. »

Conclusion : Se lancer dans l'aventure du marathon est un débat qui divise en raison du kilométrage, de la préparation exigée et du caratère traumatique d'une telle épreuve. La prudence et la rigueur sont donc de mise, quand on décide de se lancer un tel défi. Une préparation particulière est donc indispensable, après s'être soumis à un check-up complet (pour les profanes) afin d'éviter toute mésaventure.

Le titre de l'encadré ici

Nicolas, 19 ans, un cas d'école|||

A 19 ans seulement, Nicolas s’apprête à disputer son premier marathon après avoir remporté son dossard pour le marathon de Paris dans le Moscato Show. A quinze jours de l'échéance, le jeune coureur est ultra motivé. Pour lui, quel que soit l'âge, le secret est le même : s'entrainer avec rigueur, régularité et conviction. « Je ne me lance pas dans l’inconnue, je cours beaucoup, environ une heure par jour pour travailler mon endurance, raconte-t-il. Le marathon de Paris sera mon premier. Mais du côté de chez moi, je fais quelques courses et du cross pour compléter mon entrainement. J’ai établi un programme avec mon père, qui m’a conseillé de courir régulièrement, et de ne pas hésiter à alterner avec du vélo d’appartement. Il ne faut pas y aller trop vite non plus. »