
Le marathon de New York dans les starting-blocks

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L’inquiétude, longtemps présente dans les esprits, a enfin laissé place à l’excitation. Les 47 000 férus de running peuvent être soulagés : le 42e marathon de New York aura bel et bien lieu ce dimanche. Annulé l’an passé en raison des importants dégâts infligés par l’ouragan Sandy, le plus emblématique des marathons au monde était à deux doigts de connaître pareille mésaventure cette année. La faute, cette fois-ci, à un imbroglio politique : le « Shutdown ».
Incapables de se mettre d’accord sur le budget 2014, les sénateurs démocrates et républicains ont bien failli mettre en danger la bonne tenue de ce monument du sport US, puisque plusieurs monuments et parcs nationaux (dont celui de Staten Island, d’où est donné le départ) ont été fermés en attendant une conciliation. Mais fort heureusement, le gouvernement fédéral s’est accordé le 16 octobre, évitant ainsi un nouveau séisme retentissant sur la planète running. Au plus grand bonheur de tous les coureurs.
Pérec, Diagana et Tahri au départ
Véritable événement à l'chelle planétaire, plus de 315 millions de téléspectateurs sont attendus devant leurs postes de télévision. Et cette année, un doux parfum français viendra s’inviter sur la célèbre course pédestre. La triple championne olympique, Marie-José Pérec, s’alignera au profit de l’association Peace and Sport. Une gageure de taille pour cette Gazelle qui a garni son palmarès en excellant sur 200 et 400 mètres. « Il faut savoir que ça ne me serait jamais venu à l’esprit de courir le marathon de New-York, ou n’importe quel marathon !, confiait-elle d’ailleurs récemment. Je sais qu’il y a beaucoup de sportifs qui se sont engagés sur des marathons pour se dire qu’ils en ont couru un, mais depuis que j’ai arrêté ma carrière, cela ne m’a jamais intéressée. J’avoue que ça me fait peur ! ».
Autre tricolore renommé à s’engager dans ce pari, Bouabdellah Tahri. Mais à l’inverse de Pérec, le Messin prend très au sérieux le défi qu’il s’apprête à relever, lui qui a englouti jusqu’à 240 km par semaine au plus fort de sa préparation ! Donc autant dire qu’il devrait réaliser une belle perf et pourquoi pas, bouleverser la hiérarchie. « J’ai les armes pour bien me comporter au très haut niveau mondial. Si je vais à New-York, c’est pour faire quelque chose de bien. Ce n’est pas pour rigoler », a prévenu plein d’ambition, le champion d’Europe 2010 et médaillé de bronze mondial 2009 du 3000 m steeple. Enfin, Stéphane Diagana, qui a déjà battu le pavé new-yorkais, s’alignera une fois de plus mais cette fois-ci plutôt comme « lièvre de luxe » ou accompagnateur au profit de l’un des tours opérateurs de l’épreuve.
Une épreuve sous haute surveillance
A quelques heures du grand départ au pied du pont de Verrazano, l’excitation est donc palpable et vivace même si cette ferveur ambiante est retombée d'un cran après la fusillade survenue ce vendredi à l'aéroport de Los Angeles. La sécurité totale est donc plus que jamais le mot d'ordre. Une sécurité déjà renforcée à la suite de l’attentat meurtrier survenu lors du marathon de Boston, en avril dernier. Du coup, les organisateurs sont sur le qui-vive et ont pris des mesures à la hauteur de la course.
Pour la première fois de l'histoire du marathon de New York, une partie du périmètre ouest du Central Park sera ainsi clôturée pour la course. Les spectateurs devront passer des contrôles de sécurité pour entrer dans cette zone. Et la ligne d’arrivée jugée dans ce vaste espace vert sera tout particulièrement surveillée, notamment après l'explosion de bombes artisanales posées non loin de la ligne d'arrivée du marathon de Boston, qui avait fait trois morts et plus de 260 blessés. Déjà traumatisée par le 11 septembre, l’Amérique prie donc pour que la folie meurtrière ou un acte isolé ne vienne pas, une fois de plus, gâcher la fête.
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