
Lavillenie : "L’envie d’aller titiller mon record"

Renaud Lavillenie veut "titiller son record du monde" - AFP
Renaud Lavillenie, avec un saut à six mètres, samedi à Rouen, on imagine que vous êtes satisfait de ce mois de janvier…
Complètement. Je commence mieux que l’année dernière alors que c’était déjà une très bonne saison. Franchir à nouveau 6m, juste après les 6,16m, c’est vraiment du bonheur.
C’est la huitième fois de votre carrière que vous terminez un concours à six mètres ou plus. Personne n’a fait mieux en dehors de Sergueï Bubka, qui en totalise 44…
Il a de la marge (il rigole). Mais ça commence à faire de sacrées statistiques. Ça me permet de me projeter dans l’avenir en essayant de voir toujours un peu plus haut. La régularité, c’est important pour le quotidien mais aussi pour montrer que ce n’est pas un exploit sorti de nulle part (son record du monde à 6,16m, ndlr). Il y a une vraie réalité derrière. On ne fait pas 6,16 m en claquant des doigts. Il faut avant tout franchir plusieurs fois 6 m pour y arriver. Et dans l’optique des championnats internationaux, c’est toujours bien de prendre de la confiance et de sauter régulièrement très haut pour essayer de prendre l’ascendant sur les adversaires.
« Pourquoi franchir 6 m deviendrait-il banal ? »
La perspective de battre votre propre record du monde peut-elle être envisageable à chaque concours ?
Au vu de la saison précédente, j’ai envie de dire oui. Mes trois dernières compétitions ont montré une véritable montée en puissance, avec de très bons réglages au fur et à mesure. L’objectif est d’être bon pour les championnats d’Europe début mars (du 6 au 8 à Prague). Ma prochaine compétition sera le meeting de Karlsruhe samedi prochain, en Allemagne. Ensuite il y a aura le meeting de Nevers (le 7 février), celui de Berlin (le 14) et les championnats de France (le 22). Sur ces quatre compétitions, il y a l’envie d’aller titiller ce record. Avant de penser à le battre, il faut d’abord essayer de franchir à chaque fois 6 m.
Peut-on dire que franchir la barre de 6 m est à chaque fois un mini-exploit ?
Oui, c’est une vérité. Il n’y a pas si longtemps que ça, on parlait des 6 m comme d’une barre quasiment insurmontable car très peu de perchistes la franchissaient. Maintenant, pourquoi cela deviendrait-il quelque chose de banal alors que c’est toujours un exploit ? Seul Bubka l’a franchie 44 fois et derrière, je deviens le deuxième à l’avoir franchie huit fois. Pour moi, c’est quelque chose qui relève, peut-être pas de l’exploit, mais quand même de la très, très grosse performance.