Lavillenie : "Ce RMC Sport Awards va au-delà de la reconnaissance de mon sport"

Le perchiste Renaud Lavillenie a obtenu le premier RMC Sport Awards, récompensant le Champion du sport français de l’année 2014. Auteur d’une saison exceptionnelle, où il est notamment devenu recordman du monde avec un saut à 6,16 m (le 14 février à Donetsk), le Français revient sur cette année magique, et se penche déjà sur son avenir.

Renaud, c’est donc à vous que revient le RMC Sport Awards ?

Ça me fait vraiment extrêmement plaisir. C’est quelque chose que je n’ai pas l’habitude d’avoir. Cela va au-delà de la reconnaissance de mon sport, ce n’est pas une simple reconnaissance des sportifs. Ça me touche. 

Cette année faste a été marquée par votre record du monde. Cet exploit a-t-il changé votre vie ?

Ca a changé ma vie de sportif. Ma vie personnelle est toujours la même. Mais en tant que sportif, les sollicitations ont décuplé d’une manière extraordinaire. Et puis, des trophées que je n’ai jamais eus auparavant font que ça changent un petit peu. 

Y-a-t-il quelque chose que vous souhaiteriez changer dans cette journée de rêve où vous battez ce record ?

Si l’on pouvait, forcément ce serait la blessure au talon derrière (en tentant un saut à 6 mètres 21). Mais dans l’ensemble, quand je vois que ce que ça m’a apporté, je ne sais pas si je le changerais. Le but de ma démarche, c’était que j’avais fait 6 mètres 16. J’étais hyper content mais derrière, j’avais l’occasion de tester des nouvelles hauteurs pour prendre des repères, préparer le futur. Pour ne pas m’arrêter à 6 mètres 16. 

Après le record, avez-vous eu un coup de spleen ?

Pas réellement. Je n’ai pas vraiment eu le temps de l’avoir. Car juste derrière, je me blesse et ça a engendré un processus qui était aussi intéressant dans un sens. Après, il y a eu le retour aux entraînements, la compétition. Au final, je me retrouve là, j’ai fini ma saison, et je ne l’ai pas vu passer.

Comment expliquez-vous votre été plus mitigé ?

Ce qui était compliqué, c’est que la météo était catastrophique. Il ne faisait jamais chaud, il y avait toujours du vent, jamais dans le bon sens. Du coup, je n’ai pas sauté haut, mais mes adversaires non plus. On a tous été 10-15cm plus bas que ce qu’on pouvait faire. Donc l’année prochaine, en espérant que les conditions soient bonnes plusieurs fois, j’espère aller chercher un 6,05, 6,10, voire un peu plus. Je ne suis pas là pour dire je vais faire 6 mètres 02. Je cherche un peu plus haut évidemment.

Quels sont vos objectifs pour 2015 ?

Déjà, d’avoir le titre que je n’ai pas encore eu, celui de champion du monde en extérieur, qui reste la priorité. Sinon, l’objectif pour moi, c’est de chaque année faire mieux que l’année d’avant. Donc faire mieux que 2014. En 2014, j’ai la Diamond League, le championnat d’Europe, 21 concours gagnés sur 22. En 2015, je vais essayer de faire quasiment un sans-faute. Pourquoi ne pas rebattre le record en salle ou tout du moins faire un maximum de concours à plus de 6 mètres ? Il y a plein de critères pour que ce soit mieux que 2014. 

Entre record du monde ou le titre de champion du monde, que choisissez-vous?

Le titre de champion du monde ! Le record du monde, je l’ai déjà. Et puis, au final, peut-être que dans 20 ans, je n’aurais plus le record du monde, alors que le titre je l’aurai toujours. 

la rédaction avec le Super Moscato Show